Comme toutes les missions de son programme scientifique, l’ESA
prendra en charge la réalisation du satellite, son lancement et les
opérations en vol. Un consortium de laboratoires européens fournira
quant à lui la charge utile scientifique du satellite, ainsi que le
centre de traitement des données scientifiques. Le CNES est l’un des
principaux partenaires de ce projet, aux côtés notamment du CNRS, de
l’Observatoire de Paris, du CEA. Les laboratoires français impliqués
sont le Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en
astrophysique (Observatoire de Paris / CNRS / Université Paris Diderot /
UPMC), l’Institut d'astrophysique spatiale (CNRS / Université
Paris-Sud), le Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS / AMU) et
le Laboratoire Astrophysique Instrumentation et Modélisation (CEA-Irfu /
Université Paris Diderot / CNRS).
Les 34 télescopes, fixés sur la
plateforme du satellite PLATO, enregistreront la luminosité d’un
million d’étoiles en continu sur des périodes pouvant aller jusqu’à
trois ans. Ces mesures feront l’objet d’une analyse très poussée, à la
fois pour détecter les mini-éclipses provoquées par d’éventuelles
planètes passant entre leur étoile et PLATO et pour étudier le
comportement des étoiles via leurs vibrations (suivant la technique
connue sous le nom d’astrosismologie).
Ces méthodes ont prouvé
leur efficacité grâce aux missions du CNES, CoRoT et de la NASA, Kepler.
Elles seront ici étendues à un très grand nombre d’étoiles brillantes
et donc proches de nous et sur de très longues durées. Ces deux points
sont capitaux : la durée permet de détecter les exoplanètes à longue
période (par exemple un an), suffisamment éloignées de leur étoile pour
que si de l’eau existe à leur surface, elle puisse se trouver sous forme
liquide, une condition que l’on pense requise pour l’apparition de la
vie telle que nous la connaissons. Le choix d’étoiles brillantes répond
au besoin d’avoir suffisamment de lumière pour permettre d’observer au
sol avec les télescopes les plus puissants, les plus intéressantes
d’entre elles.
Ainsi, les informations obtenues avec PLATO,
combinées aux observations complémentaires au sol, voire dans l’espace
avec d’autres instruments comme Gaia, permettront de caractériser de
façon la plus complète et la plus précise possible les planètes
détectées en transit. Identifier, sans aucune ambiguïté, des planètes
comparables à la Terre, nécessite de pouvoir mesurer avec la plus grande
précision le rayon, la masse et la densité moyenne de ces planètes mais
aussi leur âge. Cette précision sera atteinte grâce à la détermination
sismique, elle-même très précise, de ces mêmes paramètres pour les
étoiles hébergeant les planètes détectées, car la connaissance de ces
paramètres de l’étoile est indispensable au calcul de ces mêmes
paramètres pour la planète.
Ces informations obtenues pour un
ensemble de systèmes planétaires présentant une vaste gamme de
propriétés permettront de mieux comprendre les mécanismes de formation
et d’évolution des systèmes planétaires et les différents processus
d’interaction "étoiles – planètes".
Exemple d’un des concepts du satellite PLATO avec les télescopes placés au centre et les panneaux solaires autour. (c) ESA