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Quel successeur pour le programme Horizon Europe ?


​Entre autres chantiers à Bruxelles, la nouvelle Commission devra plancher sur le successeur du programme Horizon Europe. Ce programme de soutien à la recherche et à l’innovation est très important pour le CEA, qui appelle à le coordonner avec les politiques industrielles européennes.

Publié le 25 juin 2024

​En 2027, le programme Horizon Europe arrivera à son terme, après sept ans de service, tout comme Horizon 2020 avant lui. Depuis 40 ans, ces « programmes-cadres pour la recherche et l’innovation » financent des projets d’excellence scientifique et technologique, et stimulent la capacité d’innovation, la compétitivité et donc l’emploi en Europe.

« Ce sont des programmes très importants pour le CEA, reconnaît sans détour Julie Oddou, directrice déléguée aux affaires européennes. Ils soutiennent des projets dans nos domaines : les transitions énergétique et numérique, la médecine du futur, et la recherche fondamentale. Agir en soutien des filières stratégiques est dans notre ADN. »

Près de 30% des projets que le CEA a soumis à Horizon Europe depuis son lancement ont été retenus, contre 17% en moyenne en Europe. Un beau taux de succès, qui démontre la pertinence des dossiers déposés.

S’il est encore un peu trop tôt pour tirer un bilan général de Horizon Europe, les discussions vont démarrer sans tarder à Bruxelles pour dessiner les contours de son successeur. « Certains dispositifs, comme les partenariats public-privé, ont largement démontré leur pertinence pour rapprocher la recherche amont et l’industrie, et nous aimerions les voir reconduits », explique Julie Oddou, qui appelle par ailleurs à aligner le futur programme avec les politiques industrielles européennes. Ces dernières années, l’Europe s’est en effet dotée d’une série de textes pour favoriser la compétitivité de ses entreprises et sa souveraineté industrielle. Pour concrétiser ces volontés, il faut désormais que la programmation de la recherche et l’innovation soit cohérente avec ces politiques industrielles et que les fonds alloués suivent. Le CEA et les autres organisations de recherche et de technologie soutiennent fortement cette position au sein d’EARTO, l’association européenne des RTO.




A propos d’EARTO

L’association européenne des organisations de recherche et de technologie fédère plus de 350 organismes dans une trentaine de pays. Tournés vers l’industrie, ils réunissent plus de 150 000 chercheurs, ingénieurs et techniciens, dans des domaines très variés, allant de la cybersécurité à la lutte contre les cancers, en passant par les énergies bas carbone et le spatial.


Côté amont, pour des projets qui n’ont pas forcément une visée applicative immédiate, le CEA souhaite une meilleure prise en compte de la recherche collaborative. Les mécanismes existants proposent des sujets de recherche très fléchés ou, s’ils sont plus ouverts, comme les bourses ERC, récompensent surtout des individus. « Nous souhaitons que des projets impliquant plusieurs équipes de plusieurs organismes, dans différents pays européens, puissent être mieux financés pour de la recherche amont », détaille Julie Oddou.


Des fonds européens pour le CEA

Si les programmes de mobilité étudiante comme Erasmus ou les financements de la politique agricole commune (PAC) sont les plus connus, l’Europe gère également des fonds de soutien à la recherche et l’innovation. Le CEA bénéficie de subventions du programme-cadre Horizon Europe ; du programme pour une Europe numérique ; du fonds européen de défense ; et d'Euratom.

EuroHPC : un exemple de projet européen pour le calcul haute performance

C’est quoi ? L’union fait la force, même dans le domaine des supercalculateurs ! Créé en 2018, EuroHPC réunit des pays européens (membres de l’UE ou états associés comme la Turquie), des représentants de la Commission européenne, et des représentants des industriels du secteur. Dans le jargon européen, on parle
de « Joint Undertaking », une « entreprise commune ».

Les objectifs ? Rester concurrentiels dans le domaine du calcul haute performance (HPC), répondre aux besoins de la recherche et de l’industrie et développer la souveraineté numérique de l’Europe. EuroHPC assure notamment la commande et l’achat de supercalculateurs, et soutient des projets de R&D ainsi que la formation d’experts européens.

Comment se construit un projet de supercalculateur ?
« EuroHPC commence par émettre un appel à candidature pour héberger un supercalculateur. Le futur hôte doit prouver qu’il possède les compétences humaines ainsi que les moyens techniques, en particulier des réseaux de communication et d’énergie fiables et correctemen tdimensionnés, pour installer la machine et la mettre à disposition de la communauté. C’est ainsi que le consortium Jules-Verne, réunissant les Pays-Bas et la France, et porté par Genci avec le CEA en tant que site d’accueil, a été retenu en juin 2023 pour héberger et opérer la deuxième machine exascale européenne. Véritable rupture technologique, ce calculateur sera installé sur le centre CEA de Bruyères-le-Châtel.
 
Le consortium et EuroHPC prennent en compte les besoins de la communauté scientifique pour définir les performances attendues de la future machine. Le cahier des charges comprend également des critères de préférence européenne sur les technologies utilisées. Les supercalculateurs sont financés à part égale entre EuroHPC et le consortium, mais restent propriétés de l’entreprise commune. Une spécificité propre aux grandes infrastructures vitales pour l’Europe.

Pourquoi l’échelon européen ? Les moyens à mobiliser des points de vue techniques, financiers et humains, sont conséquents et nécessitent d’être mutualisés. Face à des puissances comme les Etats-Unis et la Chine, qui investissent massivement, l’échelon européen est indispensable pour rester dans la course. « Le HPC revêt une importance stratégique pour l’Europe, pour sa compétitivité industrielle et ses avancées scientifiques », assure Jacques-Charles Lafoucrière, chef du projet « Numérique Haute Performance » au CEA. Une entreprise commune comme celle d’EuroHPC permet de consolider toute la filière et assure une stabilité technique et budgétaire.



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