Cartographier les structures cosmiques de l’univers…
Notre histoire cosmique peut être retracée à partir de relevés du ciel obtenus grâce à des télescopes situés au sol et à des satellites dans l’espace, capables de cartographier les structures de l’univers comme les galaxies. D’ambitieux programmes d’observation visent à reconstituer la distribution de ces structures pour comprendre l’évolution de notre univers. C’est le cas du projet SDSS-eBOSS que Pauline Zarrouk a intégré.
Dans le cadre de son doctorat au CEA1, elle mesure précisément l’évolution des distances entre les galaxies au cours du temps. « Je cherche à comprendre le mécanisme physique à l’origine de l’expansion accélérée de l’univers », ajoute-elle.
Pour cela, la chercheuse teste aussi la validité du modèle actuel de la cosmologie qui se fonde sur la théorie d’Einstein. Le scénario de croissance des structures, prédit par ce cadre mathématique, est comparé à celui obtenu à partir des observations. Une analyse a d’ores et déjà permis de sonder une époque de l’Univers quasiment inexplorée mais qui le sera intensivement à l’avenir, notamment grâce aux travaux inédits et précurseurs de Pauline Zarrouk, l’expertise dans la mesure du taux de croissance des structures cosmiques étant peu développée en France.
…sans oublier de promouvoir les sciences sur Terre
Pauline Zarrouk a aussi développé un goût prononcé pour la promotion des sciences et porte plusieurs projets de diffusion scientifique. Elle fut ainsi la marraine, aux côtés d’Hubert Reeves, de la 27ème édition du festival d’astronomie de Fleurance durant l’été 2017. Parmi ses projets, elle a notamment contribué à la création et à la distribution gratuite d’un jeu de plateau sur la quête des exoplanètes2 à destination des collèges, des lycées et des lieux de médiation scientifique. Elle a également accueilli des lycéennes dans son laboratoire de recherche.
Pauline Zarrouk encourage les échanges entre les jeunes élèves et les acteurs de la science, notamment femmes, pour promouvoir les carrières scientifiques et montrer par l’exemple la possibilité pour une jeune fille de devenir une femme scientifique. « Je m’efforce donc de prouver qu’une carrière scientifique de haut niveau est compatible avec une vie de femme », résume-t-elle.
1 Au sein de l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (Irfu).
2 https://www.facebook.com/exoplaneteslejeu/
3 CNRS/U. Paris-Sud.
4 Inac (CEA/UGA).
5 A l’IN2P3/LAL.
6 Au sein de l’Irfu, tout comme Pauline Zarrouk.
7 Au sein du Service Hospitalier Frédéric Joliot (SHFJ) de l'Institut Frédéric-Joliot du CEA.
Pauline Zarrouk a récemment soutenu son doctorat réalisé à l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’Univers (CEA-Irfu). Elle sait d’ores et déjà qu’elle poursuivra son travail de recherche en tant que post-doctorante à l’Institute of Computational Cosmology, Durham University en Angleterre. © Carl Diner
D’autres jeunes femmes scientifiques liées au CEA et récompensées
Deux autres lauréates du Prix L’Oréal-l’Unesco Pour les Femmes et la Science 2018 ont également débuté leurs carrières avec le CEA.
Actuellement doctorante au Centre de Nanosciences et de nanotechnologies3 et à l’Institut Nanosciences et cryogénie4 situé au CEA Grenoble, Farsane Tabata Vakili travaille sur la fabrication et l’optimisation de microlasers, avec des applications potentielles pour l’éclairage, les microcapteurs et les technologies quantiques.
Actuellement post-doctorante au CNRS sur le campus de l’Université Paris-Sud5, Sarah Antier a précédemment réalisé sa thèse au CEA6 entre 2013 et 2016 au CEA consacrée à optimiser la détection et localisation des sursauts Gamma vus par les futurs satellites SVOM et LOFT. Aujourd’hui, elle travaille à la mise en place de GRANDMA, un réseau de télescopes répartis dans le monde entier afin de préparer la prochaine campagne de recherche des ondes gravitationnelles.
Fanny Orlhac met au point des algorithmes pour optimiser la prise en charge des malades atteints de cancer. Elle travaille sur la combinaison d'informations issues des images médicales. Ces dernières renferment en effet des informations non exploitées qui peuvent renseigner sur la maladie et son évolution. Elle a effectué sa thèse au CEA7 avant d'enchaîner deux post-doctorats, le premier toujours au CEA en collaboration avec l'Institut Gustave Roussy et le second à l'Inria, à Sophia-Antipolis, où elle se trouve actuellement.
Farsane Tabata-Vakili , Sarah Antier et Fanny Orlhac. © C. Diner
Génération Jeunes Chercheuses
La Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’Unesco, s’engage depuis 20 ans à travers son programme de Bourses L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science. Ces bourses sont attribuées chaque année à 30 doctorantes et post-doctorantes afin de les accompagner dans la suite de leur carrière, soutenir leurs travaux de recherche et leur donner la visibilité qu’elles méritent. Les critères de sélections des candidates prennent en compte l’excellence de leurs projets et la volonté de partager leur passion auprès du plus grand nombre. Depuis 1998, plus de 3 100 femmes scientifiques ont été reconnues et mises en lumière, et 3 lauréates du Prix international ont reçu un prix Nobel.
- Pauline Zarrouk fait partie des 30 jeunes chercheuses sélectionnées en 2018.