Situé à l'arrière du crâne, le cervelet est une région essentielle au contrôle de la fonction motrice, mais il contribue également aux fonctions cognitives supérieures, notamment aux comportements sociaux.
Les personnes autistes souffrent de dysfonctionnements dans les interactions sociales et la communication, et peuvent avoir des comportements répétitifs ou des centres d'intérêt restreints. Mais, selon une étude récente coordonnée par des chercheurs de NeuroSpin, aucune singularité de l'anatomie cérébelleuse (du cervelet) des patients autistes n'a été pu être observée (Lire Pas d’atypies anatomiques du cervelet chez les personnes autistes).
Les scientifiques ont donc choisi une approche transdiagnostique, plus flexible par rapport au diagnostic, et dite dimensionnelle : il s'agit désormais d'étudier les caractéristiques neuroanatomiques d'une plus grande variété de patients, au regard de leurs dimensions cliniques et psychologiques.
Apprentissage automatique et bases de données
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont analysé les données d'IRM anatomique provenant d'une grande cohorte pédiatrique en libre accès (Healthy Brain Network). Celle-ci compte des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de divers troubles psychiatriques ou risquant d'en souffrir.
Pour cela, ils ont segmenté les images du cervelet, à l'aide d'un logiciel automatisé, afin d'identifier d'éventuels liens entre capacités de communication sociale (suivant l'échelle de réciprocité sociale) et structure cérébelleuse.
Grâce à des modèles d'apprentissage automatique, ils ont pu ensuite mettre en évidence une relation complexe entre la structure du cervelet (plus précisément, le volume de matière grise dans le lobe postéro-supérieur du cervelet), le quotient intellectuel et les performances de communication sociale d'un groupe de 850 enfants et adolescents de la cohorte (âge moyen 10,8 ± 3 ans ; intervalle 5-18 ans).
Les résultats obtenus démontrent que la démarche dimensionnelle adoptée permet de dépasser la simple comparaison entre des patients souffrant d'une maladie et des volontaires sains de l'approche catégorielle. Ils confirment en définitive l'implication du cervelet dans les processus sociaux et cognitifs.