Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay, Nicolas Revel, directeur général de
l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Anne-Isabelle Étienvre, directrice de la recherche
fondamentale du CEA et Didier Samuel, président directeur général de l’Institut national de la santé
et de la recherche médicale (Inserm) ont fait l’ouverture, mardi 17 septembre, de la matinée de
lancement de l’IHU Prometheus, en présence de Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement
supérieur et de la recherche.
L’IHU Prometheus est le premier institut mondial dédié à la lutte contre
le sepsis, intégrant chercheurs, chercheuses, soignantes, soignants, patients et patientes, institutions
et partenaires privés, au sein d'un écosystème de prévention, soin, recherche, formation et transfert
technologique.
L’enjeu est majeur car, bien que relativement méconnu du grand public, le sepsis est la complication
la plus grave des infections. Il est caractérisé par une perte du contrôle de l'inflammation conduisant
à l’atteinte des fonctions vitales. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le sepsis touche
chaque année 50 millions de personnes (dont 45 % d’enfants de moins de 5 ans), est responsable
d’un décès sur quatre dans le monde et de handicaps psychiques et moteurs chez un survivant sur
deux. Malgré des décennies d’une recherche abondante, les mécanismes du dérèglement de la
réponse de l’hôte aux pathogènes restent mal connus et aucun traitement n’a été trouvé.
La création de l’IHU a pour objectif de favoriser le développement de nouveaux tests diagnostiques
et de nouveaux médicaments pour réduire de moitié en dix ans le fardeau sanitaire, social et
économique que représente le sepsis.
C’est ce qu’ont confirmé Mervyn Singer, président du Conseil scientifique indépendant, international
de l’IHU, Jamila Hedjal, présidente de France Sepsis Association et Marisol Touraine, présidente du
Conseil de surveillance de l’IHU qui s’exprimaient également en introduction de la matinée.
« Cet
IHU sera une force d'innovation scientifique et médicale considérable au service de la santé publique
et des patients, en France mais aussi dans les pays du Sud Global. En tant que Présidente de son
Conseil de surveillance, je veillerai à ce que cet IHU ait les moyens de cette grande ambition et
garantirai son autonomie supervisée », s’est réjouie Marisol Touraine.
Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a conclu cette séquence :
« Avec un Plan innovation santé 2030 doté de 7,5 milliards d’euros, la France se donne les moyens
de rester l’un des pays leaders de l’innovation en santé. Les 12 nouveaux IHU et les 4 bioclusters
qu’il permet de créer favorisent des partenariats innovants entre acteurs publics et privés, propices
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à l’échange d’idées et à la mise en œuvre de projets collaboratifs avec la société et les patients.
L’excellence de la recherche s’y associe à l’excellence du soin. L’IHU Prometheus illustre ainsi la
capacité de nos institutions à produire ce qu’il y a de meilleur quand elles travaillent ensemble ».
Devant un auditoire fourni à l'hôpital Raymond-Poincaré AP-HP à Garches (92), la matinée de lancement s'est poursuivie par l'intervention du directeur de l'IHU, Djillali Annane, professeur à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, chef du service de médecine intensive réanimation à l'hôpital Raymond-Poincaré Groupe Hospitalo-Universitaire Paris-Saclay de l'AP-HP et chef de l'équipe LARENES au laboratoire Inflammation et infection (UVSQ/Univ. ParisSaclay/Inserm). Il a présenté le programme scientifique et la structure de gouvernance de l'Institut.
« Je suis fier du lancement de cet IHU consacré au sepsis - un problème majeur de santé publique mondiale. Depuis près de 2 ans maintenant, la motivation des soignants, des chercheurs, des enseignants et des patients n'a pas faibli, au contraire elle grandit un peu plus tous les jours. L'IHU Prometheus est unique par sa multidisciplinarité, une source d'espoir pour les patients et leur famille, un partenaire socioéconomique majeur. Son autonomie supervisée sera garante de son efficience médicale et socioéconomique », a déclaré le Professeur Djillali Annane.
Les deux directeurs adjoints de l'IHU, Olivier Lambotte, professeur d'Immunologie clinique à l'Université Paris-Saclay et Roger Le Grand, directeur du département Infectious diseases models for innovative therapies (Idmit) du CEA, ont ensuite développé respectivement deux volets essentiels à la réussite de l'institut : celui du programme éducation, indispensable pour former au mieux les acteurs et actrices de la recherche et du soin et celui du programme valorisation, vecteur de création de nouvelles entreprises et d'emplois permis grâce aux prochaines découvertes scientifiques et technologiques de l'IHU.
D'ores et déjà, ce centre mondial « Comprehensive Sepsis Center » fédère des membres de plus de 60 équipes de recherche en chimie, physique, mathématiques, sciences de l'ingénierie, biologie, médecine, sciences sociales et humaines et économie. Les 275 chercheurs et chercheuses et les 94 médecins cliniciens de cet institut unique de soin-recherche-formation pourront compter sur des partenaires industriels de premier plan, tels Arkhn, Baxter, Biomérieux, Biothelis, Pfizer, Primadiag, Sphingoteck, Volition. Cet ambitieux projet associe également les patientes et patients par l'implication des associations de patient·es en France (France Sepsis Association) et internationales (European Sepsis Alliance, Global Sepsis Alliance et Sepsis Canada).
« L'IHU Prometheus s'inscrit pleinement dans le cadre de la célébration des Journées mondiales du Sepsis et du lancement du Global Sepsis Agenda présenté à l'occasion du 1er Sommet européen des patients victimes de sepsis et de leur famille, organisé le 9 septembre au Conseil économique, social et environnemental à Paris et le 10 septembre au Bundestag à Berlin, sous le patronage de l'OMS » affirme Mariam Jashi, CEO de Global Sepsis Alliance.
Cette matinée de lancement s'est conclue par l'intervention de représentants de l'ANR rappelant les modalités de suivi administratif, financier et scientifique de l'IHU Prometheus, référencé ANR-23- IAHU-0004.
Matinée de lancement de l’IHU Prometheus. De gauche à droite : Roger le Grand, directeur adjoint de l’IHU ; Olivier Lambotte, directeur adjoint de l’IHU ; Marc Humbert, doyen de la Faculté de médecine de l’Université Paris-Saclay ; Djillali Annane, directeur de l’IHU ; Anne-Isabelle Étienvre,directrice de la recherche fondamentale du CEA ; Marc Pallardy, doyen de la Faculté de pharmacie de l’Université Paris-Saclay ; Marisol Touraine, présidente du Conseil de surveillance de l’IHU ; Loïc Josseran, doyen de l’UFR Simone Veil - Santé de l’UVSQ, Sylvie Retailleau, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche ; Camille Galap, président de l’Université Paris-Saclay ; Jamila Hedjal, présidente de France Sepsis Association ; Mervyn Singer, président du Conseil scientifique indépendant, international de l’IHU ; Laurence Parmentier, déléguée régionale Paris Île-de-France Sud Inserm ; Nicolas Revel, directeur général de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) ; Pierre-Christophe Baguet maire de Boulogne Billancourt ; jean Luc Dubois-Randé Président de l’Université Paris-Est Créteil ; Yazdan Yazdanpanah directeur de l’ANRS Maladies infectieuses émergentes - © Univ. Paris-Saclay / Christophe Peus
Une triple ambition scientifique pour une médecine de précision :
- Une meilleure compréhension des interactions moléculaires et cellulaires entre l’hôte et les
pathogènes à l'origine de la progression de l'infection non compliquée vers le sepsis, la mise en place
d’une cohorte longitudinale de 10 000 patientes et patients suivis sur 10 ans, unique au monde
permettant de mieux comprendre le sepsis long et ses conséquences sociales et économiques ;
.
- La validation et la commercialisation d'une plateforme de tests rapides pour caractériser finement à
l’échelle de chaque individu la réponse de l’hôte à l’infection et des cibles thérapeutiques et la
création d'un jumeau numérique spécifique du sepsis pour anticiper précisément la réponse de
chaque individu aux différents traitements ;
.
- Le développement de nouveaux traitements tels que de petites molécules innovantes,
nanomédicaments, biothérapies, vaccins et des stratégies modulant les microbiotes.