Le terme « contrôleur » désigne des patients infectés par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) qui ont naturellement la capacité de maîtriser l’infection sans traitement. Chez ces rares individus, la charge virale est contrôlée par le système immunitaire et reste en dessous du seuil de détection. Les mécanismes précis mis en jeu dans la réponse à l’infection restent actuellement une énigme. Cependant, le rôle joué par les lymphocytes T CD8+ (LTCD8+) semble majeur dans la mise en place de ce contrôle.
Une étude ANRS SIC, conduite par l'Institut Pasteur, l'Institut François-Jacob du CEA ainsi que les Université Paris-Descartes et Paul Sabatier Toulouse, l'AP-HP et l'Inserm, a reproduit l'effet "contrôleur" chez des macaques infectés par le virus de l’immunodéficience simienne (SIV), l'équivalent du VIH chez les primates non humains. Les animaux ont développé une réponse CD8+ contre le SIV dans les jours qui ont suivi l’infection. Cette réponse était dans un premier temps peu efficace, puis les cellules CD8+ ont acquis au fil des mois une capacité optimale à éliminer les cellules CD4+ infectées. L’acquisition de cette capacité a coïncidé avec le contrôle du virus dans tout l’organisme. Les tests effectués chez les individus non contrôleurs montrent une forte quantité de virus dans les ganglions qui semble entraver la maturation des LT CD8+.
En parallèle, dans une autre étude, les chercheurs nt décrypté les caractéristiques des LT CD8+ mémoires spécifiques du VIH associés au contrôle de l’infection. En analysant individuellement le profil d’expression génique de plus d’un millier de ces cellules, les chercheurs ont pu confirmer des différences intrinsèques entre les cellules d’individus contrôleurs et non-contrôleurs. Alors que les cellules des patients non-contrôleurs sont programmées pour se multiplier et utilisent le glucose comme source d’énergie rapide, les cellules de patients contrôleurs sont programmées pour survivre, produire rapidement des molécules antivirales et sont capables de mobiliser plusieurs sources d’énergie.Ces caractéristiques les rendent plus adaptables et efficaces.
Ces résultats ont fait l'objet d'un communiqué de presse.