Ainsi,
un test simple permettant de prédire le comportement biologique de mélanges de composés ou de formes chimiques spécifiques a été développé par les auteurs afin d’adapter le calcul de dose et le traitement en cas de contamination.
Le principe est le suivant : un gel d’agarose fixe les composés à étudier ; cette phase statique simule le compartiment biologique approprié (poumon, plaie, etc.). Ce gel est incubé avec une phase mobile représentant le milieu biologique correspondant (plasma, sueur, etc.). Le transfert du radionucléide de la phase statique vers la phase mobile reflète le comportement biologique des composés.
Les auteurs ont appliqué ce test à des nitrates ou oxydes d’américium et de plutonium. Après 48 heures d’incubation dans une solution saline physiologique, le taux de transfert pour l’américium (Am) est plus élevé que celui du plutonium (Pu), et celui des formes oxydes est nettement plus faible que celui des nitrates (cf figure ci-dessous).
Transfert de différentes formes chimiques du Pu de la phase statique à la phase mobile. Les résultats sont exprimés en pourcentages de l'activité initiale retrouvés dans la phase mobile; durée d'incubation: 48h.
Un milieu simulant le fluide intracellulaire lysosomal (pH 4), de même que l’ajout de concentrations croissantes de DTPA à la solution saline augmentent le transfert du Pu et de l’Am. En revanche, la présence d’éléments de la matrice extracellulaire (collagène, surfactant pulmonaire) le réduit.
Ces résultats concordent avec les données obtenues in vivo (plaie contaminée par du MOX* chez le rat, notamment). Les auteurs concluent que ce test permet une première approximation du comportement biologique des radionucléides dans un mélange industriel.
* Mélange d'OXyde de plutonium et d'OXyde d'uranium