"Quand je passe une radio, suis–je irradié ?"
Les examens radiologiques, qui utilisent un faisceau de rayons X entraînent effectivement une irradiation externe des zones explorées et, avec une moindre importance, des zones hors du champ (par diffusion des rayons X). Cette exposition est à fort débit, mais elle cesse avec l’arrêt de l’alimentation électrique. La protection des patients et des personnes situées à proximité (public, personnel de l’établissement, l’opérateur…) est prévue par la directive 97/43 Euratom du Conseil de l’Europe.
"C’est la troisième radio que je passe en trois semaines : n’est-ce pas dangereux ?"
La question se pose plutôt en termes de bénéfice attendu pour l’établissement du diagnostic ; en effet, dans le domaine médical, l’absence de limitation réglementaire des doses s’explique par le bénéfice apporté par l’examen radiographique. La dose cumulée pour la plupart des examens correspond à un risque global qui reste inférieur à celui de l’exposition naturelle annuelle.
Vrai ou faux ?
« Un patient ayant reçu des substances radioactives est placé en quarantaine pendant quelques semaines. »
Faux - Des précautions d’éloignement et d’hygiène sont juste nécessaires pendant quelques jours vis-à-vis des enfants de moins de 15 ans et des femmes enceintes.
"On vient de me découvrir un cancer, est-ce que cela a un lien avec les radios que j’ai passées l’année dernière ?"
Thérapie
Des substances radioactives peuvent être utilisées pour traiter, par exemple, un cancer thyroïdien ou une hyperthyroïdie.
En matière de radiodiagnostic, aucun cancer « radio-induit » n’a pu être mis en évidence, car la dose délivrée par les examens radiologiques est faible. Des cancers secondaires ont pu être observés plusieurs années après le traitement des patients atteints d’un premier cancer et guéris par radiothérapie ou par association de chimiothérapie-radiothérapie. Ces cancers secondaires sont rares et se développent généralement sur des individus qui ont une certaine prédisposition génétique.
"Il paraît que pour certains examens on introduit des matières radioactives dans l’organisme, est-ce qu’on est radioactif ?"
On peut effectivement administrer au patient des substances radioactives spécifiques dans certains organes, soit dans un but diagnostique (pour faire une scintigraphie), soit à des fins thérapeutiques. Après ces examens ou traitements, le patient, encore porteur de substances radioactives, émet des rayonnements ionisants pendant une durée variable selon le protocole utilisé. Par l’élimination de ces substances radioactives dans sa salive, sa transpiration et surtout ses urines, le patient peut contaminer certains objets (mouchoirs, brosse à dents, etc.) et ses urines sont également contaminées. Des précautions d’éloignement et d’hygiène sont nécessaires pendant quelques jours vis-à-vis des enfants de moins de 15 ans et des femmes enceintes. Les patients traités font l’objet d’une information spécifique pendant les services de médecine nucléaire.
"On fait des « rayons » à ma tante pour soigner son cancer : est-ce dangereux pour son entourage ?"
La radiothérapie externe ne rend pas les tissus irradiés radioactifs ou émetteurs de rayonnements ionisants. Après la séance de radiothérapie, il n’y a aucun risque pour l’entourage et aucune précaution particulière n’est nécessaire (pendant l’irradiation, le personnel soignant quitte la salle de radiothérapie en raison de la présence de rayonnement diffusé qui se produit en dehors du champ d’irradiation).
"Pourquoi doit-on éviter les examens radiologiques chez une femme enceinte ?"
Rayons X
A partir de la 25e semaine d’aménorrhée, il n’a pas été recensé d’anomalie spécifique dans le développement chez le fœtus humain.
Comme tout acte médical, l’utilisation des rayons X est justifiée si le bénéfice attendu en termes de diagnostic est supérieur au risque potentiel encouru. L’action des rayons sur l’embryon ou le fœtus, à des doses supérieures à 200-250 mSv*, peut entraîner des malformations (risque tératogène). Le risque dépend du stade de la grossesse, avec une plus grande sensibilité entre 3 et 15 semaines d’aménorrhée, et de la dose reçue. La prudence recommande donc que l’on évite tout examen radiographique non urgent chez une femme enceinte. De ce fait, avant tout examen radiographique, il faut s’assurer qu’il n’y a pas de grossesse en cours.
* La dose délivrée par un appareil de radiologie s'exprime en mGy.
"Enceinte de trois semaines, je viens d’effectuer des examens radiologiques répétés : mon bébé est-il en danger?"
Exposition
Une dose faible, (< à 100 mSv), permet à la femme enceinte de poursuivre sa grossesse avec la surveillance échographique habituelle pour apprécier le développement de l’enfant.
Pour une exposition lors d’une grossesse de trois semaines, le risque dépend de la dose absorbée par l’embryon ou le fœtus. Si l’examen est justifié et ne peut être reporté après l’accouchement, il est indispensable au préalable d’estimer la dose fœtale d’exposition. Les effets de malformations d’organes ou sur le système nerveux central sont des effets à seuil d’apparition pour des doses d’exposition supérieures à 100 mSv. La Commission internationale de protection radiologique considère qu’une dose absorbée inférieure à 100 mSv ne doit pas être considérée comme une raison d’interruption de grossesse. Par ailleurs, et à partir de 8 à 10 semaines de grossesse, les examens impliquant l’administration d’iode 131 sont contre-indiqués pour éviter des lésions à la thyroïde du fœtus.