Quelques chiffres-clés
36 installations à démanteler par le CEA
740 millions d’euros alloués annuellement au démantèlement des installations et à la reprise des déchets anciens du CEA
1 100 agents CEA travaillent directement ou indirectement au démantèlement
5 sites civils du CEA concernés : Fontenay-aux-Roses, Saclay, Marcoule, Cadarache et Grenoble
Plus de
100 projets d’assainissement-démantèlement
Au CEA, chaque chantier est un cas particulier
A la fois exploitant nucléaire et opérateur de R&D, la spécificité du CEA réside dans la grande variété d’installations qu’il exploite et donc, à terme, d’installations à démanteler. Réacteurs (de différentes technologies), accélérateurs ou irradiateurs, laboratoires de haute activité, usines du cycle du combustible et installations de traitement ou d’entreposage de déchets, … le démantèlement de chacune de ces installations est un cas particulier.
Il s’agit d’un véritable challenge technique, qui confère au CEA une importante expérience du démantèlement, aussi bien dans la maitrise d’ouvrage des opérations, que dans les méthodologies et les savoir-faire nécessaires à leur réalisation.
Une difficulté particulière du démantèlement au CEA réside dans le fait que les chantiers sont d’anciennes installations de recherche, ayant intégré de nombreuses modifications au fil des années et ayant utilisé des matières radioactives de natures variées, dans lesquelles le niveau de radioactivité peut donc être élevé.
La stratégie de priorisation des chantiers du CEA
La mise à l’arrêt simultanée d’un nombre important d’installations, dû à l’obsolescence technique de certaines installations, à de nouvelles normes de sûreté ou encore à l’évolution de ses programmes de recherche, et dans un contexte budgétaire contraint, a conduit le CEA à prioriser ses projets de démantèlement. C’est à partir de 2015, à la demande des autorités de sûreté (ASN et ASND) et en lien avec ces dernières, que cette stratégie de priorisation des chantiers a été établie
Le critère principal, qui a permis d’effectuer cette priorisation, est celui du « terme source mobilisable », c’est-à-dire l’évaluation des risques liés à l’installation en matière de radioactivité, de radiotoxicité et du niveau de robustesse du bâtiment. Les opérations d’assainissement-démantèlement ont pour objectif prioritaire la réduction de ce risque radiologique. Des contraintes techniques, économiques, humaines et réglementaires, ont également été prises en compte lors de la priorisation.
L’essentiel des chantiers prioritaires se trouve ainsi sur le site CEA de Marcoule. Le site accueille une grande diversité de projets de démantèlement : reprise et conditionnement de déchets anciens, qui représentent une grande partie du terme source mobilisable, combustible, installations à construire, etc. A titre d’exemple, le démantèlement de l’usine UP1 et des ateliers associés constitue, à lui seul, par sa taille et la diversité des chantiers engagés, l’un des programmes de démantèlement les plus importants au monde.
Opérations préparatoires au démantèlement de l'atelier pilote de Marcoule (APM). Cellules UNGG - Récupération d'étuis de combustible en cellule. © S.Le Couster / CEA
Les recherches du CEA sur le démantèlement
Les chantiers d’assainissement-démantèlement nécessitent différents savoir-faire et technologies. Le CEA assure la maîtrise d’ouvrage de ses chantiers et s’appuie sur des contractants industriels pour la majeure partie des opérations. Une partie des chantiers utilise des techniques courantes, adaptées au milieu nucléaire. Mais les projets nécessitent souvent le développement d’outils ou de technologies spécifiques.
Ainsi, afin d’améliorer la sûreté et de diminuer les délais et les coûts des chantiers d’assainissement-démantèlement, le CEA a mis en place des programmes de R&D dans les domaines présentant d’importants enjeux : l’évaluation précise de l’état initial de l’installation ; la caractérisation des déchets ; la décontamination des structures et des sols ; les méthodes et outils de gestion pour l’A&D ; le traitement et le conditionnement des effluents et des déchets ; le travail en milieu hostile, etc.
Parmi les technologies développées au CEA figurent ainsi le bras robotisé Maestro, pour toutes les opérations ne permettant pas une intervention humaine directe, la gamma caméra, qui permet de visualiser les points de radioactivité sur une zone définie, ou encore l’Aspilaser, basé sur un laser à impulsion, et destiné au décapage des peintures.
Robot pour le démantèlement nucléaire . © S.Le Couster / CEA
La gestion des déchets issus du démantèlement
La majorité des déchets radioactifs produits par le CEA provient de ses activités de démantèlement. En tant qu’exploitant nucléaire, le CEA est responsable de leur gestion. Ils sont de nature très diversifiée, et sont gérés au travers d’environ 160 filières de traitement technique sur les centres CEA.
Cette INB entrepose les déchets de moyenne activité à vie longue, dans l’attente de la mise en service du centre de stockage profond Cigéo par l’Andra. © L.Godart / CEA
En attendant une filière de stockage définitif pour les déchets de moyenne activité à vie longue (MA-VL) et de haute activité (HA), le CEA met en œuvre des programmes de reprise et conditionnement de ses anciens déchets, et poursuit la construction ou le maintien en conditions opérationnelles de ses installations d’entreposage.