Des harpes et des « claquoirs » (sortes de castagnettes) en bois, des tambours en cuir et peau, conservés au musée du Louvre, ont pu être datés par la mesure du carbone 14 par spectrométrie de masse par accélérateur (SMA ARTEMIS). Outre la détermination de leur période de fabrication – pour la plupart entre le Nouvel Empire et la Troisième Période intermédiaire (entre 1600 et 660 av. J.-C.) – les mesures réalisées au Laboratoire de mesure du carbone 14 (Instrument National CEA, CNRS, IRSN, IRD, Ministère de la Culture et de la communication, et rattaché au LSCE) ont permis d’identifier les parties ajoutées ou restaurées au XIXe siècle. C’est le cas, par exemple, des cordes de la harpe égyptienne ci-dessous. Le laboratoire a participé à l’ensemble des étapes nécessaire à la datation, du prélèvement à la mesure des isotopes du carbone en passant par la préparation chimique des échantillons.
Harpe angulaire en bois de pin maritime pour le manche, de figuier sycomore pour la caisse et de cèdre pour le cordier, peau, fibres végétales, cordes modernes. Troisième Période intermédiaire, 10e – 8e siècle avant. J.-C.Égypte
© Musée du Louvre, dist. RMN-GP/Hervé Lewandowski
Menées dans le cadre d’une démarche interdisciplinaire visant à appréhender l’instrument de musique antique dans toute sa complexité, ces analyses apportent un éclairage unique sur les périodes de fabrication d’objets de la culture matérielle à si haute valeur patrimoniale. Un article du catalogue de l’exposition présente en avant-première une partie des résultats avant la publication d'un article complet dans une revue scientifique.
En adoptant la musique pour fil conducteur, la nouvelle exposition du Louvre-Lens « Musiques ! Échos de l’Antiquité » offre un regard singulier sur les grandes civilisations antiques, tout en croisant histoire, archéologie, conservation du patrimoine et recherche scientifique.