Pleureuses, oeuvre de Samuel Bianchini (avec Pascal Viel du CEA-Iramis) © S.Bianchini
Des plaques de verre, de taille humaine, posées telles des stèles, laissent s’écouler des gouttes d’eau, mais ces dernières ne semblent pas se diriger hasardeusement vers le sol. Elles prennent des chemins de traverse, épousant des tracés invisibles, accélérant, décélérant pour former des esquisses de visages dont l’expression est, de fait, conditionnée par ce processus et cette matérialité. Ces plaques de verres, subtilement éclairées, reposent sur des miroirs qui favorisent les jeux de reflets et de regards. Ainsi, les visages de pleureuses qui apparaissent à leur surface se confondent à ceux des spectateurs qui s’y reflètent.
Qui n’a jamais contemplé des gouttes d’eau cherchant leur chemin sur une vitre ? En collaboration avec Pascal Viel, Daniel Desforge, Bruno Coltrinari et François Bugeon (CEA Saclay), Samuel Bianchini, artiste et enseignant-chercheur à l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), met en œuvre ce phénomène pour Pleureuses. Pour les besoins du projet, les équipes du CEA-Iramis ont mis en oeuvre de nouveaux procédés de traitement chimique des surfaces non toxiques, de façon à définir précisément des zones hydrophiles et hydrophobes sur le verre.