Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement français crée par ordonnance le CEA et décide de doter le pays d’un grand centre d’études nucléaires aux portes de Paris, à Saclay.
C’est à l’architecte du béton armé Auguste Perret qu’est confiée la mission d’édifier cette cité scientifique qui doit incarner l’excellence et la modernité.
Modèle de portique en béton d’une grande pureté, le restaurant du centre CEA de Saclay est l’un des édifices les plus marquants de cet ensemble qui constitue la dernière grande œuvre architecturale et urbanistique de Perret. Achevé en 1952, deux ans avant la mort de l'architecte, le restaurant est une œuvre emblématique qui illustre parfaitement le principe de l’ « abri souverain » sur lequel Auguste Perret fonde son nouvel ordre architectural. Simplicité, sobriété des lignes, justesse des proportions caractérisent l’édifice qui reste peu connu malgré la récente rétrospective au Palais d’Iéna consacrée à Perret et son œuvre.
En 2011, une réhabilitation du restaurant s’imposait pour remettre aux normes le bâtiment, accroître ses performances énergétiques et répondre aux dernières exigences en matière de confort. Après consultation de concepteurs, la mission de maîtrise d’œuvre a été confiée à l’équipe d’Olivier Delaittre architecte. L’équipe projet du CEA s’est également appuyée sur l’expertise d’Ana Bela de Araujo, architecte conseil spécialiste d’Auguste Perret, récompensée en mai 2014 par le Prix de l’Académie d’architecture pour sa thèse « Le Centre d’études nucléaires de Saclay. L’architecture‐système d’Auguste Perret à l’épreuve de la science 1948‐1951 ».
Au printemps 2014, le restaurant a ouvert de nouveau ses portes, transformé en profondeur et pourtant fidèle au parti pris initial d’Auguste Perret. La clarté, la pureté des lignes, masquées au fil du temps par les aménagements successifs, ont été restituées. Les éléments nécessaires à la fonction et au confort du restaurant sont venus s’intégrer harmonieusement à la structure originelle. Une réinterprétation contemporaine de l’œuvre de Perret.