La cryogénie s’intéresse à l’étude des très basses températures : comment les produire, les maintenir et les utiliser dans des conditions spécifiques. Cette discipline trouve aujourd’hui de nombreuses applications puisqu’elle a permis :
- des avancées majeures en astrophysique dans la compréhension de notre Univers,
- le développement d’aimants supraconducteurs pour les grands instruments de physique des particules (grands accélérateurs, Tokamak ITER, JT-60 SA), IRM ou RMN), et dans le domaine de l’imagerie médicale (IRM ou RMN),
- la mise au point des moteurs utilisés en propulsion spatiale, dans l’étude de la turbulence (phénomènes météorologiques, traînée des avions, etc.),
- l’étude de phénomènes physiques tels que la supraconductivité et la superfluidité.
En France, la cryogénie occupe une place importante à Grenoble. Le « pôle
cryogénique grenoblois » regroupe plusieurs organismes publics de recherche et industriels du secteur. Les cryogénistes grenoblois ont, depuis plusieurs années, obtenu des résultats de tout premier plan au niveau national et international dans cette discipline.
Le Service des Basses Températures (SBT), est localisé sur le centre de Grenoble, au sein de l’Institut Nanosciences et Cryogénie (Inac), Institut de la Direction des Sciences de la Matière (DSM) du CEA et de l’Université Joseph Fourier (UJF). C’est un laboratoire pionnier dans le domaine de la cryogénie.
Fort de son expertise dans la production et l’utilisation de très basses températures (jusqu’à quelques millikelvins), le laboratoire a participé à des programmes de recherche prestigieux dans des domaines variés allant de la fusion nucléaire, au domaine du spatial, en passant par une implication dans le programme Laser Méga Joule (LMJ) et une contribution aux grands instruments de la Physique Fondamentale (CERN). Aujourd’hui, les équipes
du SBT sont impliquées dans de grands programmes de recherche comme le projet de conception des futurs moteurs des fusées Ariane 5 et Ariane 6, ou encore le développement du tokamak JT-60 SA pour la fusion nucléaire.
Ce dossier donne un aperçu des récentes avancées réalisées par le Service des Basses Températures en termes de recherche fondamentale et de recherche appliquée en cryogénie. L’occasion de mettre également en avant les collaborations existantes avec ses différents partenaires tels que le groupe Air Liquide et l’Institut Néel du CNRS, autres acteurs majeurs du « pôle cryogénique grenoblois ».