Synchrotron et neutron : des technologies de pointe pour l’étude des matériaux anciens
Les méthodes synchrotron et neutron sont en plein développement pour l’étude des objets patrimoniaux, et apportent des informations essentielles. En archéologie, elles permettent de mieux cerner les étapes des chaînes opératoires du choix des matières premières aux procédés de fabrication et aux modes de circulation, leurs usages, leurs contextes ainsi que leur altération. Elles sont également largement utilisées dans le domaine des sciences de la conservation où elles contribuent à une meilleure compréhension des processus d’altération et participent à l’évaluation de l’efficacité de traitements appliqués en restauration. Les micro-faisceaux de lumière disponibles permettent d’identifier les signatures moléculaires de procédés artistiques. En paléontologie, ces méthodes révolutionnent l’étude de la morphologie des fossiles. Les techniques synchrotron et neutron s’appliquent sur des matériaux très diversifiés : métaux, céramiques, verres, textiles, matériaux lithiques, vestiges organiques, matières colorantes...
SR2A : une série de conférences pour faire avancer la recherche
La sixième édition des conférences SR2A est organisée par sept laboratoires du CNRS, du CEA, du Ministère de la Culture et de la communication et du Muséum national d’histoire naturelle (IPANEMA à SOLEIL, C2RMF, LAMS, département de Préhistoire du MNHN, LAPA, LRMH, CRCC), le musée du Louvre et la Fondation des Sciences du Patrimoine. L’accent est donc mis cette année sur les nouvelles méthodes et les nouveaux procédés d'analyse, la conservation et l’altération des biens patrimoniaux, les processus archéologiques, la paléontologie et les paléo-environnements. Les conférences SR2A poursuivent un triple objectif : dresser un état de l’art des méthodes avancées synchrotron et neutron d’étude du patrimoine ; encourager les synergies sciences naturelles / sciences humaines, particulièrement en impliquant les équipes des musées et du terrain ; faire connaître au grand public les résultats des travaux récents sur ces thématiques.
300 chercheurs réunis au Louvre
La conférence a suscité un très vif intérêt avec plus d’une centaine de scientifiques de vingt-trois pays situés sur quatre continents (Amérique, Europe, Asie, Océanie) ayant répondu à l’appel à contribution. Les communications retenues seront présentées lors de conférences, tables rondes et séances de posters. Plusieurs sessions thématiques réuniront ainsi des scientifiques de notoriété internationale. Ils s’exprimeront sur des travaux de recherche non publiés à ce jour et portant sur des technologies instrumentales de pointe pour l’étude des biens patrimoniaux la préservation du patrimoine artistique, les processus de diffusion des objets archéologiques, la paléontologie et les environnements anciens. Pendant trois jours, cette conférence réunira près de 300 personnes d’horizons variés : archéologues, paléontologues, scientifiques et professionnels de la conservation/restauration, scientifiques des techniques synchrotron et d’autres techniques d’analyse, conservateurs et gestionnaires du patrimoine culturel, historiens de l’art, étudiants, et autres acteurs intéressés par les potentiels offerts par les synchrotrons.
Le Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l’Altération (Lapa) est associé à la conférence.
Le
Laboratoire Archéomatériaux et Prévision de l’Altération (Lapa) réunit
au CEA Saclay des chercheurs et des équipements du CEA et du CNRS (SIS2M
UMR3299 et LMC IRAMA UMR5060). Le Lapa utilise la chimie et la science
des matériaux, dans une perspective historique ou archéologique, pour
comprendre la façon dont les métaux anciens ont été produits, déterminer
leur nature et la façon dont ils ont été commercialisés. De plus, LAPA
oriente ses recherches sur la compréhension des mécanismes d’altération
et de corrosion des objets ferreux archéologiques. Ces études ont de
nombreuses retombées dans le domaine de la conservation/restauration des
matériaux du patrimoine. Elles permettent aussi de fournir des données
cruciales pour la modélisation du comportement des matériaux qui seront
utilisés par l’industrie nucléaire et le génie civil dans le futur.