Lorsque la plainte initiale ne correspond pas à des symptômes neurologiques cognitifs tels que des troubles du langage ou de la mémoire, le diagnostic posé est celui de burn out et conduit à un suivi psychiatrique. C'est le cas pour 32 % des malades d'Alzheimer les plus jeunes de la cohorte étudiée. Une fraction plus importante que chez les plus âgés.
La plainte cognitive initiale chez les patients les plus jeunes se distingue de celle des plus âgés par une moindre prédominance du déficit mnésique (38 % versus 87 %) et par une plus grande fréquence des symptômes liés au cortex cérébral (langage, fonctions visuo-spatiales, comportement).
Souvent repérés dans un cadre professionnel, les premiers signes cliniques peuvent être trompeurs chez les patients jeunes. Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer est posé plus de deux ans après leur survenue, à un stade plus sévère que pour les malades âgés.
Les chercheurs émettent l'hypothèse d'un dysfonctionnement précoce des réseaux pariétaux-frontaux, responsable d'un déficit de la mémoire de travail, identifié à tort comme un burn out. Plusieurs études montrent en effet que les lésions du cortex pariétal sont plus présentes chez les patients les plus jeunes que chez les plus âgés.
Il est donc absolument nécessaire de mieux former les professionnels de santé et d'informer largement le public de ces résultats, pour à la fois améliorer le diagnostic de la maladie d'Alzheimer chez les plus jeunes et leur ouvrir sans délai l'accès à des soins spécialisés et à des essais thérapeutiques.