Les effets liés à l’utilisation des rayonnements ionisants à des fins thérapeutiques ou diagnostiques font débat actuellement en raison de l’apparition de nouvelles techniques de radiothérapie et d’imagerie médicale.
Un séminaire scientifique intitulé «Radiation induced long-term health effects after medical exposure» a été organisé par la Commission Européenne en novembre 2013 avec le groupe d’experts article 31 du traité EURATOM.
Les progrès réalisés en termes de traitement des cancers primitifs par radiothérapie ont permis d’améliorer la survie des patients, mais ont aussi contribué à augmenter le risque de développer des seconds cancers ou des pathologies fonctionnelles. De même, les modèles de projection du risque semblent indiquer que l’utilisation de plus en plus fréquente du CT-scan[1] en radiologie médicale pourrait induire une augmentation du nombre de cancers dans quelques années. Ainsi la réalisation d’un CT-scan doit être au préalable justifiée, même si le bénéfice immédiat d’un tel examen dépasse les risques observés. Après radiothérapie, l’évaluation du risque de développer un second cancer ou une pathologie fonctionnelle semble influencée par la dose reçue de façon hétérogène au niveau des tissus radiosensibles, situés à distance de la zone exposée et où il apparaît que les estimations de dose ne sont pas suffisamment précises. Il serait donc souhaitable de développer de nouveaux outils dosimétriques, et veiller à harmoniser et à optimiser les procédures dans le domaine de l’imagerie médicale, notamment par la mise en place d’une approche différente utilisant les niveaux de dose de référence. Par ailleurs, des études épidémiologiques à grande échelle avec un suivi à plus long terme des patients, ainsi qu’une meilleure communication du risque requérant davantage de transparence et d’empathie seraient nécessaires.
[1] CT-scan : tomodensitométrie ou scanographie ou tomographie axiale calculée par ordinateur