Avec plus d’un millier d’entreprises réparties partout dans l’hexagone, 200 000 emplois directs et 15 milliards d’euros de chiffre d’affaire dont 80% réalisés à l’export, la France fait partie des pays les plus actifs en matière de production de composants électroniques. En soutien à ce vaste écosystème industriel (multinationales, PME, ETI ou encore start-ups), la filière compte sur un tissu dense d’instituts et de laboratoires de recherche comme le CEA-Leti, pionnier en micro et nanotechnologies.
Signé aujourd’hui sur le principal site de production de STMicroelectronics à Crolles (Isère), au cœur de la Silicon Valley française, le contrat fait suite à l’accord de la Commission Européenne du 18 décembre 2018, officialisant le premier PIIEC* industriel de l’histoire européenne pour l’électronique : le plan Nano 2022. Dans ce cadre, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont reçu un soutien public de 1,75 milliard d'euros pour répondre aux besoins des marchés des télécommunications (5G), de l’automobile, de l’IA, de l’énergie, de la santé, de la cybersécurité et plus globalement des nombreux secteurs nécessitants des capteurs/puces embarqués.
Le contrat filière français a pour ambition :
- de répondre aux objectifs de transition numérique des entreprises en maîtrisant au meilleur niveau les technologies de l’électronique ;
- de positionner et d’intensifier la fabrication nationale dans un contexte où la demande mondiale de composants augmente de 20% par an ;
- de maintenir la souveraineté économique en renforçant l’effort de R&D dans les briques technologiques clé du numérique, et en coopération avec des partenaires dans toute l’Europe.
La filière électronique : un enjeu européen
Les composants du semi-conducteur représentaient 10% du PIB mondial en 2017. Face à une demande mondiale en explosion, la filière est devenue un enjeu stratégique. Avec le plan Nano 2022, l’Europe se donne les moyens de maintenir sa place sur l’échiquier géopolitique et de répondre aux grands défis sociétaux grâce à des solutions technologiques à faible consommation d’énergie, intelligentes et sécurisées.
C’est dans ce contexte européen qu’une véritable alliance entre les trois grands organismes européens de recherche de la microélectronique est en train de naître : le CEA-Leti (AURA, France), le Fraunhofer (Saxe, Allemagne) et l’Imec (Brabant flamand, Belgique). La toute dernière convention bilatérale entre la France et l’Allemagne a été signée hier afin d’intensifier les coopérations et de mieux coordonner les programmes de recherche. Cette signature s’inscrit dans le cadre de l’initiative européenne Digital Innovation Hub, s’appuyant sur les filières d’excellence transrégionales européennes. Consciente de l’intérêt pour l’économie régionale, la région AURA a apporté un soutien de 35 M€ aux entreprises de la région et au CEA-Leti dans le cadre du plan Nano 2022.
* Projets importants d’intérêt européen commun