Le projet NIR, pour « near infra-red », consiste à traiter la maladie de Parkinson par photobiomodulation, c’est-à-dire en envoyant de la lumière au plus près des neurones du cerveau, via un dispositif médical implanté. Un essai clinique, mené avec le professeur Stephan Chabardès du CHU de Grenoble, est en cours et inclura à terme 14 patients, dont 7 bénéficieront de l’implant.
La lumière doit permettre de ralentir la dégénérescence neuronale, là où les traitements actuels ne ciblent que les symptômes. Un espoir contre cette maladie qui touche plus de 8 millions de personnes dans le monde.
Ce projet, fruit de douze ans de travail, est le seul lauréat français de l’édition.
Le prix NetExplo est une très belle reconnaissance du travail collectif mené et de la persévérance de toute l’équipe pour faire avancer la science et contribuer à la santé des patients", se réjouit Cécile Moro.
Cécile Moro, lauréate du prix NetExplo, pour un projet contre la maladie de Parkinson © A. Aubert/CEA
Il couronne l’audace de la création d’une entité comme Clinatec, centre de recherches biomédicales qui rassemble à la fois le volet technologique, avec le CEA, et celui clinique, avec le CHU Grenoble Alpes. Ce rapprochement nous a permis d’agir depuis la recherche fondamentale jusqu’aux patients, un suivi valorisant et motivant."
Le projet est accompagné par plusieurs financeurs, dont le Fonds de dotation Clinatec et l’entreprise Boston Scientific.
L’idée de NIR trouve sa source dans la rencontre entre l’expertise du professeur Alim-Louis Benabid, co-fondateur de Clinatec et à l’origine de la stimulation cérébrale profonde, et celle du professeur John Mitrofanis, de l’Université de Sydney, spécialiste de la photobiomodulation.
Le dispositif final, qui a fait l’objet de plus d’une dizaine de brevets, est constitué :
- d’un stimulateur, qui fournit l’énergie, implanté sous la clavicule du patient ;
- d’un boîtier optique placé dans la boîte crânienne ;
- et enfin d’une fibre optique passée dans les ventricules du cerveau.
Le projet NIR consiste à envoyer de la lumière, via un implant intracérébral, au plus près des zones du cerveau où se développe la maladie de Parkinson. © CEA
A propos de Cécile Moro
Directrice de recherches en biologie au CEA, Cécile Moro est cheffe du projet NIR depuis 2011. Avec les cliniciens, elle coordonne actuellement l’essai clinique d’évaluation de la lumière comme traitement pour ralentir la maladie de Parkinson. Elle a réalisé sa thèse sur l’insuffisance cardiaque à l’université de Grenoble, avant de passer du cœur au cerveau. Entrée au CEA comme post-doctorante, elle y a développé une expertise dans les dispositifs médicaux implantés.
A propos du projet NIR
L’objectif est de ralentir la dégénérescence des neurones dopaminergiques des substances noires, deux régions du cerveau touchées dans la maladie de Parkinson. Le dispositif est constitué d’un implant intracérébral qui envoie de la lumière au niveau de ces neurones. Un essai clinique, dont l’investigateur principal est le professeur Stephan Chabardès, du CHU de Grenoble, a été lancé en janvier 2021 à Clinatec, centre de recherches biomédicales réunissant le CEA et le CHU Grenoble Alpes. L’essai concernera 14 patients, dont 7 seront équipés et 7 constituent le groupe contrôle non traité. Tous ont moins de 65 ans et sont diagnostiqués depuis moins de deux ans.