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Parkinson : un nouveau radiotraceur pour mieux détecter la maladie


​Le CEA et  les Laboratoires Cyclopharma, en partenariat avec la société Orphachem et l’Université Francois Rabelais de Tours, ont signé en 2016, un accord de licence exclusive pour la fabrication d’un nouveau radiotraceur, le LBT[1]-999 marqué par le fluor 18. Couplé à la Tomographie par Emission de Positons (TEP), ce radiotraceur pourrait permettre un diagnostic précoce de la maladie de Parkinson. La signature de cet accord débouchera sur la mise en place, début 2017, d’une étude clinique de Phase III, étape cruciale dans le processus de mise sur le marché. Cela fait suite à la phase I actuellement réalisée au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Tours en collaboration avec l’Unité INSERM « Imagerie et Cerveau » et le CERRP[2].

Publié le 15 novembre 2016

​Le CEA[3], en partenariat avec Orphachem et l’Université de Tours[4], a développé un procédé ultrarapide de marquage au fluor-18 du LBT-999. Celui-ci est couvert par le dépôt d’un brevet européen délivré le 15 juillet 2015 (EP1925615). Ce procédé vient d’être transféré à la société Cyclopharma, dans le cadre d’un accord de licence exclusive, dans le but de développer un radiopharmaceutique pour le diagnostic différentiel de la maladie de Parkinson avec la tomographie par émission de positons (TEP)[5].

La maladie de Parkinson se caractérise par la dégénérescence sélective des neurones dopaminergiques, (i.e. producteurs du neurotransmetteur dopamine). Sur le plan fonctionnel, on observe une diminution de la dopamine dans la fente synaptique des neurones dopaminergiques.
Initialement développé par l’Université de Tours, le LBT-999 posséde  une affinité et une sélectivité importante pour le transporteur de la dopamine localisée au niveau des fentes synaptiques et est essentielle à la dynamique de la neurotransmission. Elle assure une recapture de la dopamine libérée, et contrôle ainsi de façon efficace, spatialement et temporellement la concentration de ce neurotransmetteur.

Marqué  par le fluor-18 (un émetteur de positons à vie brève de période radioactive 110 minutes), [18F]LBT-999 permet de visualiser et de quantifier grâce à la TEP le transporteur de la dopamine.

Au cours de la maladie de Parkinson, la dégénérescence des fibres dopaminergiques se traduit par une diminution de la concentration en dopamine et de son transporteur. L’examen [18F]LBT-999 / TEP pourrait confirmer de manière non-invasive le diagnostic clinique de la maladie de Parkinson, et permettrait une différenciation des autres maladies ayant la même symptomatologie clinique motrice comme certaines démences (Démence à Corps de Lewy). Cela jouerait un rôle dans l’instauration, au plus tôt, de la thérapeutique appropriée pour le patient.

La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique dégénérative affectant le système nerveux central, et responsable de troubles essentiellement moteurs d'évolution progressive. Elle se classe au second rang des maladies neurodégénératives, après la maladie d'Alzheimer, et touchent  les deux sexes, avec un âge moyen de début de maladie entre 45 et 60 ans. Sa prévalence, en France, est de l'ordre de 150 000 et son incidence est d'environ 15 pour 100 000 habitants par an. Dans le monde, plus de 6 millions de personnes en sont atteintes, et on dénombre plus de 300 000 nouveaux cas par an.

[1] LBT pour Laboratoire de Biophysique de Tours.
[2] Centre d’études et de recherches sur les radiopharmaceutiques.
[3] Au sein de son Institut d’imagerie biomédicale, Service Hospitalier Frédéric Joliot
[4] Dollé et al. J. Label Compds Radiopharm. 2007, 50 (8), 716-723
[5] Le principe d’un examen TEP consiste en l’injection par voie intraveineuse au patient d’une faible dose d’un produit radioactif émetteur de positons (beta+) -ici [18F]LBT-999 - qui va venir se fixer spécifiquement sur sa cible  - dans ce cas le DAT. Le système d’imagerie associé à cet examen dont l’ensemble constitue le TEP Scanner est un dispositif médical d’imagerie à haute résolution et haute sensibilité capable de détecter au cours du temps la fixation de ce radiotraceur et de mesurer très précisément l’activité radioactive au sein de zones profondes et de petite taille du cerveau.


Illustration du principe de fonctionnement de la tomographie par émission de positons. © CEA/ Corinne Beurtey

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