Capital pour la sécurité à la fois alimentaire et économique de plus
de 400 millions de personnes des pays du Sud, le bananier est soumis à
des menaces parasitaires constantes. La pression est particulièrement
forte dans les plantations qui produisent les bananes « export »
retrouvées sur les étals de nos supermarchés. La création de nouvelles
variétés plus résistantes est donc une nécessité même si elle est
compliquée de par la très faible fertilité des bananiers cultivés.
La séquence désormais disponible permet d’accéder à l’ensemble des
gènes de cette plante - plus de 36 000 – et à leur position le long de
ses onze chromosomes. Cette connaissance facilitera considérablement
l’identification des gènes responsables de caractères tels que la
résistance aux maladies et la qualité des fruits. Elle fournira au final
une aide essentielle à l’amélioration des variétés de bananiers à
partir des nombreuses ressources génétiques disponibles dans le monde.
Un nouveau regard sur l’évolution des génomes
Le
bananier est la première plante de sa classe botanique (les
monocotylédones), à côté des céréales, pour laquelle un séquençage
abouti (ancré sur les chromosomes) a été obtenu. Il constitue à ce titre
une référence de grande valeur pour étudier l’évolution des génomes.
Les chercheurs ont ainsi pu établir que le bananier a connu trois
épisodes de duplication complète du génome indépendant de celles
constatées dans la lignée des graminées. Si la plupart des gènes issus
de ces évènements de duplication sont ensuite perdus, certains
persistent et permettent l’émergence de nouvelles fonctions biologiques.
Les chercheurs ont déjà repéré certains facteurs de régulation (les
facteurs de transcription) qui sont particulièrement abondants chez le
bananier et concourent à des processus importants comme la maturation
des fruits.
Ces travaux ont été menés avec le soutien financier de l’Agence nationale de la recherche (ANR).