La cérémonie de l’édition 2020 des Etoiles de l’Europe, qui s’est déroulée exceptionnellement en ligne, a accueilli comme invités Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Bernard Larrouturou, le Directeur général de la recherche et de l’innovation, et Eric Berton le président du jury et président d’Aix-Marseille université. Cette année, 12 coordinateurs de projets européens, issus notamment d’organismes, d’universités et d’industriels, ont été primés. Parmi eux figurent trois projets portés ou auquel participent des ingénieurs-chercheurs du CEA.
1/ INSPEX, un détecteur d’obstacles pour les personnes déficients visuels – prix spécial du jury
Suzanne Lesecq, directrice de recherches au CEA a été récompensée pour sa coordination du projet INSPEX, un boîtier permettant aux personnes aveugles ou malvoyantes de se déplacer en localisant les obstacles.
INSPEX repose sur un dispositif portable de perception de l’environnement. Ce dispositif, basé sur la technologie du CEA SigmaFusion™, est placé sur une canne blanche et couplé à une interface audio, qui spatialise en 3D la présence d’un obstacle potentiellement dangereux. Le prototype, développé par l’entreprise partenaire GoSense, permet de créer une « bulle de sécurité » autour de son utilisateur.
Outre la coordination du projet, le CEA a optimisé une technologie de radar UWB (Ultra Wide Band) en tenant compte des contraintes de poids, de consommation et d’encombrement du dispositif. Il a également développé des algorithmes embarqués de perception de l’environnement. Ces algorithmes tiennent compte du déplacement du dispositif dans le modèle numérique de l’environnement calculé, ainsi que l’analyse de ce modèle pour en extraire les informations pertinentes, comme les obstacles potentiellement dangereux sur la trajectoire de déplacement de la personne, et sur toute sa hauteur.
Le projet INSPEX a impliqué le CEA-List ainsi que des laboratoires du CEA-Leti.
Pour en savoir : https://www.inspex-ssi.eu/
2/ MOS-QUITO, développement de la technologie silicium pour l’informatique quantique
Silvano de Franceschi, ingénieur chercheur au CEA et coordinateur de projet, a été récompensé pour le projet MOS-QUITO qui vise à développer une technologie silicium pour processeurs quantiques à grande échelle.
L’objectif de MOS-QUITO est de démontrer l’utilisation de la technologie du silicium pour créer la nouvelle génération de processeurs quantiques afin de tirer parti de lignes de production à l’échelle industrielle CMOS déjà existantes. L’équipe du projet a également étudié la possibilité de développer une électronique CMOS traditionnelle capable de fonctionner à très basse température et de servir de matériel de contrôle pour les processeurs quantiques.
Le projet a été particulièrement fructueux, avec un total de 55 publications et sept brevets déposés. Outre la démonstration et l'étude de la première technologie CMOS basée sur les qubits, le projet a publié des démonstrations de validation de principe de plusieurs circuits cryo-CMOS avec une variété de fonctionnalités. Ce travail est essentiel pour le développement d'ordinateurs quantiques à grande échelle, car les informations quantiques stockées dans des qubits peuvent rapidement se dégrader et devenir inutilisables si elles ne sont pas refroidies à des températures proches du zéro absolu.
Bien que MOS-QUITO ait été achevé en septembre 2019, les travaux se poursuivent dans deux projets de suivi : un projet ERC Synergy nommé QuCube et un projet phare de la technologie quantique appelé QLSI, qui visent tous deux à rapprocher les qubits de silicium de l'informatique quantique évolutive.
Pour en savoir plus : https://www.mos-quito.eu/
3/ REFERENCE, répondre aux exigences de la communication sans fil
L’entreprise Soitec, leader mondial de matériaux semi-conducteur fondée en 1992 par deux chercheurs du CEA-Leti, est récompensée pour le pilotage du projet REFERENCE. Le but du projet est développer des solutions industrielles répondant aux exigences de performance, de coûts et d’intégration des modules RF utilisés dans les communications mobiles.
Depuis plusieurs années, les circuits imprimés qui équipent nos téléphones portables sont fabriqués à partir de substrats en silicium sur isolant destinés aux applications de radiofréquence (RF-SOI). Avec l'arrivée sur le marché de la technologie 5G, les besoins de la communication mobile s'intensifient.
C'est dans la perspective de développer des solutions technologiques capables de répondre à de telles exigences que le projet REFERENCE a vu le jour. Le projet est plus particulièrement parvenu à démontrer que la technologie RF-SOI était en mesure d'intégrer d'autres fonctions que le commutateur dans le module de connectivité d'un téléphone.
Le consortium a aussi pu montrer que ces disques de silicium ultrafins pouvaient être employés dans d'autres secteurs nécessitant un niveau élevé de connectivité comme l'aéronautique. En intégrant cette technologie dans ses avions de ligne, le groupe Airbus envisage de réduire de 30 % le poids du câblage de ses aéronefs augmentant ainsi leur fiabilité tout en diminuant de manière significative la consommation de carburant.
Pour en savoir plus : www.soitec.com