Alors que la majorité des études précédentes portaient sur le transfert de chlordécone par voie dissoute, cette étude, publiée dans Environmental Pollution , offre un regard nouveau en s'intéressant à la voie particulaire. Cette étude apporte un nouvel éclairage sur la contamination des sols par la chlordécone et ses processus de transfert dans l'environnement. Elle s'appuie sur des mesures effectuées dans des sédiments d'une retenue agricole et dans des sols d'une bananeraie adjacente. Les conclusions révèlent une contamination des couches profondes du sol (jusqu'à 80 cm), due à la remobilisation et à l'accumulation de particules de sol contaminées en bas de pente. L'analyse des sédiments collectés dans la retenue, qui draine les champs de bananeraie, met en évidence une accélération des taux d'érosion concomitante à l'augmentation des concentrations en chlordécone depuis le début des années 2000.
Le transfert de sols contaminés a considérablement augmenté, conséquence de l'érosion accrue qui serait liée aux changements de pratiques agricoles opérés (désherbage et labour intensif). Ces transferts érosifs, couplés à de la chlordécone adsorbée aux particules de sol et présente en stocks importants, conduisent à une dissipation sur le long-terme de la contamination dans l'environnement. Ainsi, cette étude met en avant le rôle de la voie particulaire dans les transferts de chlordécone et la persistance de la contamination dans l'environnement.
Cette étude, menée dans le cadre du Plan Chlordécone 2021-2027, souligne l'importance d'une prise de conscience collective pour diminuer l'érosion des sols agricoles afin de limiter le transfert de la chlordécone depuis les parcelles contaminées vers les écosystèmes en aval.