Au cours de cette étude, les chercheurs se sont intéressés au «
continuum aquatique terre-mer », c’est-à-dire à l’ensemble des rivières,
lacs, fleuves, estuaires et zone côtières, impliqué dans le bilan des
sources et puits de CO2. Ils ont examiné les données publiées
précédemment et ont montré qu’une proportion importante des émissions
de carbone d’origine anthropique, qui est absorbée par les écosystèmes
terrestres, n’est pas stockée dans ceux-ci, mais « fuit » dans le
continuum aquatique terre-mer. À cause de cela, les écosystèmes
terrestres stockent 0,9 gigatonne de carbone chaque année, ce qui est en
accord avec les études précédentes. Ces résultats indiquent surtout que
le carbone séquestré par ces écosystèmes fuit (du fait de la
déforestation, du déversement des eaux usées et du processus de
météorisation) plus qu’on ne le pensait vers les systèmes aquatiques, et
finalement vers l’atmosphère. Seule une fraction minime de ce CO2 (environ 10%) atteint la haute mer.
La
capacité globale de stockage par les écosystèmes terrestres doit donc
être significativement révisée à la baisse. Les écosystèmes terrestres
et marins sont des acteurs majeurs du stockage du CO2, et par
conséquent de la modération du changement climatique. Il est donc
crucial d’inclure ces nouveaux flux du continuum aquatique terre-mer
dans les bilans globaux du CO2.
Les émissions de CO2
liées aux activités humaines injectent chaque année 8,9 gigatonnes de
carbone dans l’atmosphère. Environ une moitié est reprise par les
écosystèmes océaniques et terrestres : les océans capturent près de 2,3
gigatonnes de carbone, et la végétation (forêts, prairies, cultures,
marais..) environ 2,5 gigatonnes. Le reste s’accumule dans l’atmosphère,
en partie responsable du réchauffement global de la planète.