A Cherbourg, le futur sous-marin d’attaque (SNA) De Grasse devrait être mis à l’eau dans les prochains mois. Les derniers préparatifs sont en cours pour charger le cœur nucléaire de ce quatrième bâtiment de la classe Suffren. Les chaufferies embarquées des sous-marins nucléaires français sont conçues et réalisées sous la responsabilité du CEA depuis plus de 60 ans.
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Arrivée du sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) Suffren à la Base Navale de Toulon en 2020. © Loïc BERNARDIN / Marine Nationale / Défense
Au début des années 1960, tirant les leçons de l’échec du projet de sous-marin Q244, qui devait être équipé d’une chaufferie à uranium naturel et eau lourde (filière qui s’est révélée incompatible avec l’intégration dans un sous-marin), et profitant de la fourniture d’uranium enrichi par les Américains, les équipes de Jacques Chevallier au CEA construisent la pile Azur sur le centre de Cadarache et le premier prototype à Terre d’une chaufferie nucléaire embarquée (PAT). La pile expérimentale Azur accueille les futurs cœurs des réacteurs embarqués depuis 1962.
Ces installations sont complétées à Pierrelatte par une usine d’enrichissement d’uranium. Tout est alors sur les rails pour donner naissance à la propulsion nucléaire française !
En 1969, le premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) français, Le Redoutable, est achevé à Cherbourg.
© Pierre FERRARI ; Pierre GROCAT / ECA / ECPAD / Défense
Depuis, plusieurs SNLE et SNA se sont succédés, avec différentes architectures de chaufferies pour gagner en place, robustesse, et discrétion acoustique.
Et pour l’avenir ? Le CEA est responsable de la conception et la réalisation des deux chaufferies embarquées à bord du porte-avions nouvelle génération, le remplaçant du Charles de Gaulle. En parallèle, quatre SNLE de troisième génération seront également construits. Prenant la suite des bâtiments de la classe Le Triomphant, ces livraisons devraient s’échelonner jusqu’à 2050.
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