Les projections climatiques souffrent aujourd'hui d'incertitudes liées au comportement des nuages qui peuvent modérer ou aggraver le changement climatique suivant leurs propriétés. En particulier, les « nuages de beau temps » ou cumulus d'alizés, omniprésents sous les tropiques, ont aujourd'hui un effet refroidissant : le conserveront-ils sous l'action du réchauffement global ? Comment s'organisent-ils spatialement et suivant quels processus ?
Pour répondre à ces questions et à quelques autres, EUREC4A (Elucidating the role of clouds – circulation coupling in climate) mobilise cinq avions bardés d'instruments dont un ATR-42 embarquant un lidar du LSCE, des moyens d'observation au sol, quatre navires de recherche et une multitude de drones équipés.
Le lidar (Laser detection and ranging), en particulier, permet de dresser une cartographie statistique de la couche nuageuse sur l'Atlantique.
Développé par le LSCE, il a été décliné en version aéroportée et a été certifié pour fonctionner à bord d'un ATR-42 pour EUREC4A.
De son côté, l'ATR-42 a dû être adapté à son nouvel usage : des scientifiques du LSCE ont conçu un hublot autorisant des tirs laser horizontaux, qui a été ensuite développé et certifié sous la responsabilité du Service français des avions Instrumentés pour la recherche en environnement (Safire, unité mixte de service Météo-France, CNRS, Cnes).
La préparation de la campagne, incluant des tests en ULM au-dessus de la vallée du Rhône, a duré plus de trois ans.
Soutenu par le Programme mondial de recherche sur le climat et par l'Union européenne (ERC, Joint Programming Initiative Ocean & Climate), EUREC4A vise à étudier deux grands thèmes :
- nuages, circulation et sensibilité climatique
- bilan thermique planétaire et stockage de chaleur par les océans.
Plus de trente institutions de onze pays participent à la campagne, avec une centaine de personnes sur le terrain.