Quel lien avec la médecine ?
Producteur de radio-isotopes pour la médecine nucléaire.
Le réacteur de recherche Jules Horowitz, outre ses fonctions de « recherche », assurera également l’approvisionnement de radio-isotopes (notamment le technétium-99m par la production de molybdène 99) à usage médical. Le parc vieillissant de réacteurs de recherche actuel fournissant ces radio-isotopes médicaux ne pouvant plus faire face à la demande (arrêts imprévus et étendus de certains d’entre eux), le projet RJH a donc pris en compte ce besoin majeur. Le réacteur assurera ainsi la production à hauteur de 25 à 50 % des besoins européens ; subvenant aux besoins de milliers de patients tous les jours.
Les radio-isotopes peuvent être utilisés à des fins de diagnostiques mais également thérapeutiques. On parle actuellement de théranostique. A titre d’exemple, certains radio-isotopes tel que le Technétium-99m, sont utilisés en imagerie médicale comme par exemple la scintigraphie qui est un examen d'imagerie médicale fonctionnelle ayant pour but d’analyser les organes et leur fonctionnement. D’autres comme le Lutétium 177 sont utilisés en radiothérapie interne vectorisée pour soigner certains types de cancers.
Il existe différentes méthodes de production des radio-isotopes. Les réacteurs nucléaires d’irradiation tels que le RJH permettent leur production en grande quantité, avec un coût faible.
Petit rappel :
Lors d’une réaction de fission nucléaire, le combustible (dans ce cas l’uranium 235) est bombardé par des neutrons. Le neutron ainsi absorbé par le noyau fissile permet la libération de plusieurs neutrons qui vont, à leur tour, « casser » d’autres noyaux fissiles. La réaction en chaîne est enclenchée. La fission des noyaux provoque, notamment, l’apparition de produits de fission qui sont « instables ». C’est à dire qu’ils comportent trop de neutrons. Ils cherchent alors à devenir stables. Ils se transforment d’eux même en différents éléments jusqu’à atteindre une forme stable.
C’est dans ces produits de fission que nous retrouvons, à hauteur de 6%, le molybdène 99 (99Mo). Une fois cet élément produit, il se désintègre à son tour et se transforme en technétium
99m (99mTc).
La difficulté d’approvisionnement de ces 2 éléments provient de leur période de décroissance radioactive courte. Ils ont ainsi respectivement une demi-vie de 66 heures pour le
99Mo et de 6 heures pour le
99mTc. C’est alors une véritable course contre la montre qui démarre entre la production du radio-isotope dans le réacteur de recherche et l’approvisionnement des hôpitaux.