2.b - Décarboner le transport routier : quel potentiel pour les véhicules électriques ?
Pour illustrer le potentiel de report vers les vecteurs 'bas-carbone', nous avons traité dans le paragraphe précédent l'exemple du chauffage du résidentiel et du tertiaire. Dans ce paragraphe, nous analysons le transport routier. En effet, nous avons vu précédemment, que le transport est le secteur le plus consommateur d’énergies fossiles en France. Le transport routier (véhicules particuliers, utilitaires et poids lourds), est à lui seul responsable de près de 30% des émissions de GES sur territoire.
Le graphique ci-dessous indique la répartition des émissions de GES du transport national. Il est important de remarquer que, au sein du transport national, la partie routière est responsable de plus de 95% des émissions de GES.
Ce graphique montre également que les véhicules particulier sont responsables de plus de 50% des émissions de GES du transport, suivi par les utilitaires (16%) et les poids lourds (23%).
Le potentiel des Véhicules Électriques (VE)
Le couple batterie - moteur électrique : un fort gain d'efficacité énergétique
Les moteurs électriques ont un rendement mécanique de 90%, contre 40% pour les moteurs thermiques1. En ajoutant à cela les diverses pertes de transmission, la consommation des auxiliaires et la possibilité de récupérer de l’énergie au freinage pour les véhicules électriques, on observe un rendement dit du réservoir à la roue (tank-to-wheel) d’environ 20% pour les véhicules thermiques, contre 70% pour les véhicules électriques.
Pour apprécier l’effet que pourrait avoir une électrification massive du transport routier, faisons l’hypothèse – optimiste à court terme – que la quasi-totalité des véhicules particuliers et utilitaires est remplacée par des véhicules électriques. Nous supposons pour cela que la consommation de produits pétroliers pour le transport routier diminuerait de 70%. Attention, il s’agit une fois de plus d’un choix de scénario arbitraire, ne reflétant pas nécessairement une limite maximale ou un objectif à un horizon lointain. Cet exercice de pensée a pour unique ambition de souligner l’effet du développement des VE.
Les résultats de cette analyse sont présentés sur la figure ci-dessous.
On y observe de fait une baisse de la consommation de carburant fossile de 70% (- 315 TWh), accompagnée d'une hausse de la demande en électricité de 90 TWh. Le tout s’équilibre autour d’une consommation totale d’énergie qui serait presque divisée par deux.
Dans le cas du scénario ou la quasi totalité des véhicules particuliers et utilitaires sont remplacés par des véhicules électriques, la consommation de produits pétroliers pour le transport routier diminuerait de 70% et la consommation énergétique totale diminuerait de 225 TWh.