Comme le veut la tradition, chaque lauréat d'un prix Nobel reçoit trois médailles. Et c'est au laboratoire Lidyl du CEA-Iramis que les prix Nobel de physique Anne L'Huillier et Pierre Agostini ont décidé d'offrir l'un de leurs précieux exemplaires, là où ils ont effectué leurs travaux en physique ultra-rapide récompensés en 2023 par l'Académie Royale de Suède.
En 1987, Anne L'huillier a découvert sur les lasers du Lidyl, alors dénommé SPAM, la génération d'harmoniques d'ordre élevé. Pierre Agostini est ensuite parvenu en 2001, après de multiples avancées scientifiques majeures de 1968 à 2002 dans le même laboratoire, à mesurer la durée d'impulsions laser dans le domaine attoseconde (10-18 s) ; impulsions qui, à ces durées aussi brèves, sont nécessairement composées d'un ensemble d'harmoniques d'ordre élevé. Depuis, le champ de la physique attoseconde s'est ouvert à une large communauté et plusieurs dizaines de laboratoires dans le monde poursuivent ce type de recherches pour la physique atomique et moléculaire, la chimie, la biologie ou encore la science des matériaux. Elle est par ailleurs au cœur du PEPR Luma dédié aux interactions lumière-matière.
La remise des médailles s'est déroulée dans la salle de conférences du Lidyl, désormais baptisée « Agostini-L'Huillier », qui a également été le lieu d'une autre cérémonie, celle de la remise à Pierre Agostini par Anne L'Huillier de l'insigne de Commandeur de l'Ordre de la Légion d'Honneur. Evènement pour lequel le récipiendaire a convié Serge Haroche et Gérard Mourou, deux autres lauréats français du prix Nobel de physique dans le domaine de l'interaction lumière-matière, ainsi que de nombreux collègues.
« Votre choix de recevoir cette très haute distinction de la République Française ici, là où vos recherches ont pris forme, est un immense honneur pour nous tous. Il témoigne de l'attachement et de la reconnaissance que vous portez au CEA, à notre laboratoire et aux équipes qui ont travaillé à vos côtés », a déclaré Catalin Miron, directeur du Lidyl. Un honneur également partagé par Anne-Isabelle Etienvre, directrice de la Recherche fondamentale du CEA, qui a également salué les lauréats du prix Nobel de physique 2023 : « Je vous remercie pour vos nombreuses déclarations sur l'importance de la recherche fondamentale ; je vous remercie pour ces mots qui résonneront pour les prochaines générations ; et je vous remercie d'avoir su maintenir sur toutes ces années des liens étroits avec notre laboratoire, ce qui illustre parfaitement le fait que la recherche fondamentale s'inscrit sur le temps long de la science. »