L'étude montre que les « vieilles » étoiles tournent plus vite sur elles-mêmes que ne le prédisent les théories du freinage magnétique, causé par les vents stellaires, admises jusque-là. La vitesse de rotation des étoiles les plus jeunes est en effet mesurable en observant le déplacement des taches sombres à leur surface. Mais déterminer la rotation d'étoiles plus âgées, où les taches sont plus rares et moins marquées, reste compliqué.
Pour contourner cette difficulté, les chercheurs se sont tournés vers une nouvelle méthodologie, l'astérosismologie. En utilisant les données du télescope spatial Kepler, ils ont analysé les oscillations causées par des ondes sonores piégées dans 92 étoiles de tout âge et en ont déduit leur vitesse de rotation.
Ils ont ainsi découvert que les étoiles à un stade de vie similaire à celui du Soleil, ou plus âgées, tournaient plus vite que les théories du freinage magnétique ne l'avaient prédit.
Cette découverte, qui confirme une étude de 2016, démontre ainsi que c'est un « freinage affaibli » qui est à l'œuvre dans les étoiles semblables au Soleil. En retour, l'application de ce modèle, ainsi validé par l'observation, à des milliers d'autres étoiles préalablement observées par Kepler ou d'autres satellites va permettre de déterminer plus précisément leur âge.
L'étude éclaire aussi d'un jour nouveau l'évolution de notre Soleil et des vents solaires qu'il produit. Ceux-ci, canalisés par la magnétosphère terrestre, sont habituellement responsables des aurores polaires. Mais ils peuvent aussi, lors d'éruptions solaires d'importance, se révéler particulièrement dangereux pour certains satellites, voire des installations électriques sur Terre.
Ces résultats montrent bien que l’interaction complexe entre le vent, le champ magnétique et la rotation des étoiles constitue une des pierres angulaires de la compréhension de la dynamique et de l’évolution des étoiles. Pour obtenir une vision plus complète et cohérente de ces mécanismes, les chercheurs comptent notamment sur le télescope spatial européen PLATO, qui doit être lancé en 2026.