La bio-ingénierie de substituts cutanés humains permet des avancées en médecine régénérative comme des greffes permanentes chez les grands brûlés ou des bio-pansements pour le traitement d'ulcères chroniques.
Il s'agit de reconstituer la composante la plus superficielle de l'épiderme, qui assure la fonction de barrière, vitale pour l'organisme. L'épiderme est un épithélium constitué de kératinocytes dont l'intégrité à long terme repose sur son contenu en cellules souches dites kératinocytaires (ou CSK).
La préservation des cellules souches kératinocytaires est donc critique, en particulier durant la phase d'expansion cellulaire ex vivo, avant l'étape de reconstruction cutanée tridimensionnelle. Le décryptage des réseaux moléculaires impliqués dans le contrôle des propriétés biologiques des CSK et de leurs fonctionnalités revêt donc une importance centrale pour les thérapies tissulaires cutanées.
Dans ce cadre, les chercheurs du CEA-Jacob ont étudié la fonction du facteur de transcription MXD4/MAD4 en collaboration avec le Centre de transfusion sanguine des Armées de l'Hôpital d'instruction des Armées Percy (Clamart).
En modulant ce facteur à l'aide d'ARN interférents (par répression du gène MXD4 codant pour le facteur MAD4), ils ont obtenu une réponse mitogène des CSK, tout en promouvant le maintien de leurs fonctionnalités : capacité de prolifération à long terme, clonogénicité et aptitude à générer un feuillet épidermique tridimensionnel correctement différencié.
Le facteur MXD4/MAD4 constitue donc une cible moléculaire originale pour la conception d'outils visant à optimiser et fiabiliser l'expansion ex vivo de cellules souches épidermiques fonctionnelles dans le contexte de bioingénierie de greffons de peau destinés à des thérapies tissulaires.