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Photo-production durable et continue d’hydrogène à partir d'eau


​​​​De l'oxyde de titane, des nanotubes de carbone et des nanoparticules d'or, le tout intégré dans une puce microfluidique : voici le système photo-catalytique développé par les instituts Joliot et Iramis du CEA. ​​À la clé, la production continue et durable d'hydrogène solaire à partir d'eau, comme alternative aux carburants fossiles, voire pour de nouveaux procédés de dépollution de l'environnement.​

Publié le 17 juillet 2023

​L'hydrogène gazeux ne pourra être considéré comme un vecteur d'énergie durable, ainsi qu'une alternative aux carburants à base d'hydrocarbures, que s'il est produit « proprement ». Sa source principale est l'eau dans laquelle il est chimiquement lié à l'oxygène dont il faut le séparer. L'énergie nécessaire pour y parvenir doit ainsi être durable.

En ce sens, la décomposition de l'eau en dioxygène (O2) et en dihydrogène (H2) par photocatalyse solaire constitue l'une des pistes les plus intéressantes. Elle repose notamment sur l'utilisation de l'oxyde de titane (TiO2), matériau semi-conducteur qui présente toutefois deux inconvénients dans ce contexte : un phénomène de recombinaison de charges tend à réduire les performances de l'action photo-catalytique et l'activation ne se fait que dans une fraction limitée (5 %) du spectre de la lumière solaire.

Améliorer la sensibilité du TiO2 à la lumière solaire avec des              nanoparticules d'or

D'où l'idée de deux équipes de la recherche fondamentale du CEA d'associer leur savoir-faire, à ceux de la direction des énergies du CEA et de l'école Polytechnique, pour optimiser cette photodissociation de l'eau par TiO2. Elles ont ainsi développé un dispositif photo-catalytique qui produit en continu du H2, tel que le présentent Eric Doris et Florent Malloggi, respectivement de Joliot et de l'Iramis : « nous avons associé des nanotubes de carbone au TiO2 pour dissocier les charges et minimiser le phénomène de recombinaison, ainsi que des nanoparticules d'or pour optimiser la sensibilité du TiO2 à la lumière visible. Grâce au réseau enchevêtré des nanotubes, nous avons pu intégrer le tout dans une puce microfluidique ».

Cette approche présente l'avantage d'un rapport surface/volume élevé, favorisant d'autant plus l'efficacité de la réaction. Le TiO2, les nanotubes de carbone et les nanoparticules d'or travaillant en synergie, la production d'hydrogène est multipliée par 2,5 par rapport à la seule combinaison TiO2/nanotubes de carbone, et par 20 par rapport au TiO2. Les chercheurs précisent qu'une stratégie équivalente pourrait être appliquée à des procédés de dépollution de l'environnement, en mettant par exemple en œuvre des dégradations photocatalysées de polluants chimiques. 

 



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