Les contrôleurs du VIH sont les rares personnes identifiées comme étant capables de maîtriser l’infection sans traitement. De précédentes études ont mis en évidence le rôle central des lymphocytes T CD8+ (LTCD8+) – qui reconnaissent et éliminent rapidement les cellules infectées par le VIH – dans ce phénomène. Il a été observé que les individus contrôleurs possédaient des LTCD8+ ayant un programme moléculaire différent des non-contrôleurs pendant la phase chronique de l’infection.
Pour déterminer ce qu’il se passe pendant la phase aigüe de l’infection, l’équipe de l’Institut Pasteur et leurs collègues du CEA-Jacob, des universités de Paris et Paul Sabatier de Toulouse, de l’école de médecine de Cardiff et de l’AP-HP ont utilisé un modèle spécifique de macaques infectés par le virus de l’immunodéficience simienne (SIV), certains devenant naturellement contrôleurs et d’autres progressant vers le Sida.
C’est dans les deux premières semaines qui suivent l’infection que serait déterminée la capacité à contrôler ou non le SIV. Si les LTCD8+ des non-contrôleurs semblent conférer une réponse immédiate, ils s’épuisent face à la présence continue du SIV. Au contraire, les animaux contrôleurs développent des cellules T CD8+ mémoires capables de régénérer de nouvelles cellules face aux stimulations répétées du SIV. Les chercheurs émettent l’hypothèse que cette différence pourrait être due à une protection relative des ganglions, qui présentent moins de cellules infectées dans les premiers jours de l’infection chez les contrôleurs.