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L’altération de la fonction immunitaire intestinale par la Covid-19


​​​À l'aide d'un modèle préclinique, des chercheurs du CEA-Jacob observent que l'infection par le SARS-CoV-2 perturbe l'homéostasie immunitaire dans le tractus gastro-intestinal, entraînant une inflammation persistante. 

Publié le 11 janvier 2024

​Le SARS-CoV-2, virus responsable de la pandémie de Covid-19, a suscité une attention particulière en raison de sa capacité de transmission aérienne. Mais au-delà de son impact sur le système respiratoire, il s'est avéré affecter également les intestins. Différents symptômes, tels que nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées, ont en effet été observés chez près d'un tiers des patients au début de l'infection. De récentes études ont montré que la présence de ces troubles gastro-intestinaux est liée à une évolution défavorable de la maladie. De plus, certains patients continuent de ressentir ces symptômes plusieurs mois après avoir été infectés. Ces observations soulignent la complexité de cette pathologie en tant que maladie systémique.

C'est pourquoi les chercheurs du CEA-Jacob ont examiné l'impact du virus sur le tractus gastro-intestinal en s'intéressant aux mécanismes et acteurs immunitaires impliqués dans la réponse à l'infection. En utilisant un modèle d'étude préclinique d'infection par le SARS-CoV-2, ils ont analysé les changements immunologiques dans le tractus, puis évalué les altérations de la barrière intestinale en phase aigüe post-infection (jusqu'à neuf jours après) et en phase de résolution de l'infection (43 jours après).

Jusqu'à une perte d'intégrité de la barrière intestinale

Ils ont ainsi détecté la présence d'ARN viral du SARS-CoV-2 dans les fluides rectaux et les tissus intestinaux des modèles primates non humains infectés. Des altérations significatives ont également été observées dans la distribution des sous-populations cellulaires immunitaires : « plus particulièrement, la diminution des macrophages résidents anti-inflammatoires et l'augmentation des macrophages associés à l'inflammation dans le côlon, ce qui peut contribuer à la perte d'intégrité de la barrière intestinale », précise Mariangela Cavarelli, chercheuse sur la plateforme Idmit du CEA-Jacob.

Par ailleurs, les chercheurs ont établi une corrélation entre l'activation immunitaire et l'inflammation intestinale, ce qui pourrait favoriser la migration de bactéries intestinales dans la circulation sanguine. Ils indiquent également que l'infection par le SARS-CoV-2 perturbe l'homéostasie immunitaire dans le tractus gastro-intestinal, entraînant une inflammation persistante, des changements dans la composition des cellules immunitaires, et une altération de la barrière intestinale, et ceci même après résolution de la phase d'infection.

Ces résultats soulignent l'importance de cibler le tractus gastro-intestinal pour améliorer les résultats cliniques en prenant en compte la restauration de la fonction immunitaire intestinale. 


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