Le diagnostic précoce est essentiel pour obtenir de meilleurs résultats dans le traitement des cancers. Les méthodes d'imagerie médicale utilisées aujourd'hui fournissent des renseignements diagnostiques et thérapeutiques d'importance majeure, notamment en matière de réponse aux traitements. Parmi celles-ci, la TEP (Tomographie par Emission de Positons) nécessite un médicament radiopharmaceutique qui, injecté lors de l'examen d'imagerie médicale, joue le rôle de marqueur interagissant avec les cellules cancéreuses pour mieux les révéler.
Plusieurs années de recherche ont été nécessaires aux chercheurs de l'institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot pour mettre au point et produire en quantités suffisantes la [18F] Fludarabine, un médicament radiopharmaceutique innovant pour les maladies lymphoprolifératives. Les premières études précliniques menées par l'équipe ont montré que l'utilisation de ce radiopharmaceutique permet de contourner les difficultés d'interprétation rencontrées avec le [18F]FDG, le « gold standard » actuel pour l'imagerie des lymphomes. La très grande spécificité pour le tissu tumoral de la [18F] Fludarabine et son absence de fixation au tissu inflammatoire (inflammation résultant de la maladie ou de son traitement) engendrent un contraste élevé de l'image de la tumeur.
Dans le but d'étendre ces observations à d'autres pathologies, les chercheurs ont maintenant montré, grâce à une étude préclinique sur un modèle de souris porteuses d'un myélome multiple, que la [18F] Fludarabine permet d'imager ces tumeurs et ce, encore une fois, de façon plus spécifique qu'avec le [18F] FDG.
L'ensemble de ces résultats renforcent le réel potentiel de la [18F]fludarabine comme modalité alternative à l'imagerie TEP des lymphomes et du myélome multiple.