L’objectif est de réduire la charge corporelle en radionucléides incorporés afin de diminuer la dose radiologique et d’éviter ainsi la survenue d’effets sanitaires. L’administration d’une thérapie doit être engagée le plus rapidement possible après la contamination, pour avoir la plus grande efficacité.
Deux principes thérapeutiques existent pour la décorporation :
- soit une augmentation de l’excrétion spontanée du contaminant radioactif après son absorption (acide diéthylène triamine penta acétique DTPA, iodure de potassium…),
- soit une diminution de son absorption dans l’organisme (bleu de Prusse).
Les recherches en cours visent à optimiser les protocoles pour les traitements existants, à identifier des traitements plus faciles à administrer ou plus efficaces. D'autres seraient nécessaires pour les radionucléides ou les formes chimiques de certains radionucléides sans traitement.
Posologie
Adultes et adolescents : 0,5 g par prise sans dépasser 1g/j
Enfants < 12 ans : 14 mg/kg sans dépasser 0,5 g/j
La durée du traitement est fonction des résultats des analyses radiotoxicologiques.En France, la forme calcique du DTPA (Ca-DTPA), solution injectable, dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) depuis 2008 soit pour une utilisation locale dans le traitement des plaies contaminées par les radionucléides du plutonium, de l’américium, du curium, du fer, et du cobalt, soit par voie intraveineuse en cas d’autres voies de pénétration des mêmes radionucléides. Le Ca-DTPA est fabriqué par la Pharmacie Centrale des Armées (PCA). C’est un antidote qui agit par chélation. Il échange les ions calcium contre des ions métalliques, dont les radionucléides contaminants, en formant des complexes stables qui vont être principalement éliminés dans l’urine.
En France, les comprimés d’iode stable (sous forme d’iodure de potassium, KI) disposent d’une AMM depuis 1997 et sont fabriqués par la PCA. L’iode stable vient saturer la thyroïde, empêchant les iodes radioactifs inhalés ou ingérés de s’y fixer. Ces derniers sont alors éliminés dans l’urine principalement. En cas de risque de contamination par les iodes radioactifs, la posologie pour la prise d’iode stable dépend de l’âge et de l’état physiologique (femmes enceintes).
- Posologies pour la prise d’iode stable suivant les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
Age | Dose d'iode stable (en mg) | Nombre de comprimés de KI (65 mg) |
Enfants de plus de 12 ans et adultes | 100 | 2 |
Femmes enceintes | 100 | 2 |
Enfants 3-12 ans | 50 | 1 |
1 mois - 3 ans | 25 | 0,5 |
0 - 1 mois | 12,5 | 0,25 |