Les chercheurs ont pris en compte les flux anthropiques et naturels de CO2, CH4 et N2O, sur la base des estimations des secteurs émetteurs (combustibles fossiles, industrie, gestion des déchets, agriculture, sylviculture, etc.).
Pour 2010-2019, l'étude révèle une émission nette annuelle de 3,9 milliards de tonnes équivalent CO2, imputable en grande partie aux combustibles fossiles et au ciment.
Les écosystèmes terrestres, principalement les forêts, ont absorbé davantage de CO2 qu'elles n'ont émis de CH4 et de N2O. Ils constituent donc un puits net de gaz à effet de serre, fixant chaque année 0,9 milliard de tonnes équivalent CO2.
Cependant, la capacité de ce puits a diminué depuis le début des années 2000. Cette tendance pourrait compromettre les efforts déployés par l'Union européenne pour atteindre la neutralité en matière de gaz à effet de serre et de carbone d'ici 2050.
Au cœur de cet enjeu, les forêts d'Europe du Nord sont à la fois le hotspot de l'absorption du CO2 et celui de son déclin. Dans d'autres régions au contraire, comme en Europe de l'Est ou au nord de l'Espagne, les chercheurs relèvent une augmentation de l'absorption du CO2, en partie liée à l'abandon de terres agricoles et au reboisement.
Ces travaux s'inscrivent dans la 2e phase de l'initiative RECCAP-2 (Regional Carbon Cycle Assessment and Processes) menée par le Global Carbon Project. RECCAP2 établit les bilans de gaz à effet de serre et de carbone des principales régions du monde, afin de soutenir les engagements climatiques prévus par l'Accord de Paris.