L'épilepsie est une maladie chronique, caractérisée par des crises se manifestant par une perturbation soudaine et transitoire de l'activité électrique du cerveau. En réalité, il faudrait plutôt parler d'épilepsies au pluriel tant la diversité des symptômes et de leur évolution est grande.
Certaines épilepsies (dites focales) sont localisées dans une zone restreinte du cerveau. Comme elles sont souvent résistantes aux médicaments, le retrait par chirurgie du foyer épileptique – la zone du cerveau responsable des crises – reste la seule solution thérapeutique. Ces épilepsies peuvent être associées à des malformations cérébrales très focalisées, les dysplasies corticales focales (DCF).
Or ces dernières sont quelquefois difficiles à identifier en IRM. Dans ce cas, la tomographie par émission de positons (TEP) au 18F-FDG (un analogue du glucose marqué au fluor 18 radioactif) s'avère utile. Que pourrait apporter, dans ce contexte, un enregistrement simultané TEP-IRM sur une même machine ?
Pour le savoir, des chercheurs du CEA-Joliot (Service hospitalier Frédéric Joliot) et leurs partenaires ont comparé des images obtenues chez 25 patients atteints d'épilepsie focale réfractaire, entre 2017 et 2020 :
- en TEP au 18F-FDG puis en IRM (TEP+IRM) ;
- en TEP au 18F-FDG et IRM simultanées, via une machine hybride du Service hospitalier Frédéric Joliot (TEP/IRM).
La qualité des images a été analysée visuellement en double aveugle. Résultat : la sensibilité de la TEP/IRM dépasse de 13 % celle de la TEP+IRM.
La TEP/IRM a ainsi permis :
- la détection de nouvelles lésions structurelles (principalement des DCF) chez 6 patients ;
- la modification de la planification d'une chirurgie chez 4 patients ;
- la suppression des crises chez 12 patients sur 14 ayant bénéficié d'une chirurgie corticale.
En améliorant la détection des lésions épileptogènes, la TEP/IRM permet d'optimiser le bilan pré-chirurgical et les résultats du traitement chirurgical, même dans les cas les plus complexes.