Afin de sécuriser la filière française de réactifs d'immuno-diagnostic pour la détection et l'identification du virus SARS-CoV-2, un laboratoire du CEA-Joliot a été chargé de produire du virus inactivé. Les chercheurs prévoient de créer de nouveaux anticorps monoclonaux
dans leurs installations de sécurité biologique de niveau 3 (L3), à Bagnols-sur-Cèze. Ils ont tout d'abord optimisé les conditions d'amplification virale dans des cellules en culture et obtenu du matériel viral de qualité, qui a été analysé par spectrométrie de masse. Cette dernière technique permet une
analyse rapide et fiable des protéines du virus en milieu complexe, mais elle renseigne également sur les évènements moléculaires se produisant suite à l'infection d'une cellule par le virus.
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé la protéomique "shotgun", à savoir la chromatographie liquide à haute performance combinée à la spectrométrie de masse, pour identifier les protéines dans des mélanges complexes. Cette technologie de dernière génération a permis d'identifier et de quantifier 3220 protéines dans des échantillons de cellules infectées par une souche italienne de SRAS-CoV-2. L'abondance de ces protéines suivies sur plusieurs jours a permis de montrer que certains processus biologiques de l'hôte étaient affectés par le virus. Ces résultats pourraient permettre d'accélérer le développement de contremesures thérapeutiques et de rapidement progresser sur la compréhension du fonctionnement de ce nouveau virus.