​Si l'IPhT a officiellement été créé en 1963, alors appelé SPhT (service de physique théorique), son activité remonte à bien plus loin, du moins à la création du CEA. C'est ce qu'a rappelé, à l'occasion de la célébration des 60 ans de l'IPhT, le théoricien Roger Balian, présent aux tous débuts de l'institut qu'il a ensuite dirigé de 1979 à 1987. « Dès la création du CEA en 1945, l'Administrateur général Raoul Dautry et le Haut-commissaire Frédéric Joliot-Curie avaient compris que la recherche appliquée avait besoin de recherche fondamentale. » Alors que l'aventure a commencé en 1947 par un petit groupe de physiciens des piles assoiffés de connaissance, l'institut compte aujourd'hui 48 chercheurs permanents, 25 doctorants et 30 post-doctorants.

Les recherches menées à l'IPhT, qui est depuis 2015 placé sous la cotutelle du CEA et du CNRS, visent principalement à formuler et étudier les lois physiques et mathématiques qui régissent l'Univers, sa structure et son organisation. « Aujourd'hui, nos recherches couvrent presque tous les grands sujets de la physique théorique moderne : de l'étude des interactions fondamentales, en visant en particulier à décrire l'Univers primordial, jusqu'à l'étude de modèles pour comprendre certaines structures biologiques. Elles passent aussi par l'étude mathématique de systèmes complexes en physique statistique et en théorie des champs », présente Catherine Pépin, théoricienne du CEA et cheffe de l'IPhT depuis 2022. Les domaines couverts sont ainsi vastes : cosmologie et astrophysique ; physique des hautes énergies ; gravitation quantique et théorie des cordes ; physique théorique et mathématiques ; physique de la matière condensée et des systèmes quantiques ; physique statistique et systèmes hors équilibre ; interfaces de la physique statistique.

Un institut très implanté dans les écosystèmes nationaux et internationaux

L'IPhT est très intégré aux autres instituts du CEA (Iramis, Irfu et Irig) et dans l'écosystème national de recherche, avec des liens très forts avec les laboratoires de l'Université Paris-Saclay du fait de leur proximité géographique. Il mène par ailleurs de nombreuses collaborations académiques en Europe (notamment au Cern) et en Amérique du Nord (Caltech, Université Southern California, Yale, MIT, Microsoft pour ne citer qu'eux).

Opérant certes dans la physique la plus fondamentale, l'IPhT est très présent dans les projets poursuivant des enjeux sociétaux, que cela soit dans les PEPR de France 2030 ciblés quantique ou encore dans de grandes collaborations à l'instar de la mission spatiale Euclid de l'ESA. Il est également très impliqué dans l'enseignement de la physique théorique.

Pour célébrer ses 60 ans, l'IPhT a convié plus d'une centaine de personnes à assister à une vingtaine de présentations historiques et scientifiques. L'évènement s'est notamment déroulé en présence de Anne-Isabelle Etienvre, directrice de la recherche fondamentale du CEA, et de Thierry Dauxois, directeur de CNRS Physique (nouvelle appellation de l'Institut de la physique du CNRS). À cette occasion, le président de la Société française de physique Daniel Rouan a remis le prestigieux prix Langevin à Kirone Mallick, spécialiste de à la physique statistique et des processus stochastiques.​

Des chiffres qui témoignent de l'excellence de l'IPhT

• 22 contrats ERC depuis leur création en 2007 par le Conseil européen de la recherche, dont 6 en cours actuellement ;
• Plus d'une centaine de prix et distinctions, dont 5 en 2023 : prix Langevin ; Médaille Galileo Galilei ; Médaille de bronze du CNRS ; Médaille de la section physique de l'Académie des Sciences ; et entrée à l'Académie américaine des Arts et des Sciences ;
• 11 000 publications scientifiques, environ 150 ouvrages et plus de 250 thèses et habilitations ;
• De nombreux cours devenus des classiques de la littérature scientifique : Messiah ; Mehta ; Itzykson-Zuber ; Des Cloizeaux-Jannink ; Gaudin ; Blaizot-Ripka ; Negele-Orland ; Zinn-Justin ; Balian ; Itzykson-Drouffe ; Di Francesco-Mathieu-Sénéchal, etc.
• Plus d'une centaine de visiteurs scientifiques internationaux par an.