Il récompense en particulier les recherches menées dans le cadre de sa thèse au LSCE et publiées dans la revue Geomorphology : Reconstructing the impact of nickel mining activities on sediment supply to the rivers and the lagoon of South Pacific Islands: lessons learnt from the Thio early mining site (New Caledonia).
La Nouvelle-Calédonie détient 25 % des ressources mondiales en nickel. L'extraction depuis 1880 de cet « or vert » est responsable d'une pollution sédimentaire sans précédent des rivières et du lagon (envasement), qui contamine l'eau et les sols et augmente la fréquence des inondations dans les villages. Cependant, les glissements de terrains, l'érosion consécutive aux feux de forêts ou le surpâturage contribuent également à cette pollution à des niveaux mal connus.
Pour en savoir plus, les chercheurs ont prélevé une carotte sédimentaire dans la plaine alluviale d'un bassin versant exploité pour le nickel et, en s'appuyant sur son analyse, sont parvenus à reconstruire l'« histoire » sédimentaire locale, depuis 1880 jusqu'à nos jours. De 1880 à 1950, la contribution de l'exploitation minière atteint 59 %, puis augmente soudain jusqu'à 77 %, suite à l'introduction de la mécanisation. En 1975, un cyclone rabat dans les cours d'eau une fraction des millions de tonnes de déchets miniers, stockés sur les versants des montagnes. La même année, des mesures réglementaires de protection de l'environnement sont prises. Sur la période 1990-2015, la contribution minière à l'accumulation de sédiments reste forte (80 %), le bénéfice des mesures prises restant masqué par le transfert toujours en cours des déchets vers les rivières.
La thèse de Virginie Sellier a été financée par le CEA et co-encadrée par Olivier Évrard (LSCE) et Oldrich Navratil (Laboratoire Environnement/Ville/Société, Lyon). Les travaux de recherche en Nouvelle-Calédonie ont été financés par le Centre national de recherche technologique IMMILA « Qualification et quantification des flux solides de la mine au lagon », coordonné par l'Université de Nouvelle-Calédonie).
Le prix OZCAR récompense un travail pluridisciplinaire utilisant les infrastructures de la zone critique et vise à soutenir un(e) jeune scientifique dans ses recherches.
En savoir plus sur IMMILA.
L'infrastructure de recherche OZCAR
OZCAR (Observatoires de la zone critique, applications et recherche) est une infrastructure de recherche nationale lancée en décembre 2015. Soutenue par le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, cette initiative a pour but de fédérer les observatoires et sites instrumentés qui s'intéressent à différents compartiments de la « zone critique » (c'est-à-dire l'espace habitable entre la croûte terrestre et l'atmosphère). Ces observatoires sont soutenus par des organismes de recherche (CNRS, INRAE, IRD, BRGM, ANDRA, METEOFRANCE) et un grand nombre d'universités françaises.