Extrait de l'article paru dans le n° 247 des Défis du CEA
La piste des vaccins protéiques...
Plusieurs de ces candidats-vaccins protéiques sont fondés sur des approches innovantes, comme la formule développée au CEA-Irig par l’équipe de Winfried Weissenhorn, initialement développée pour un vaccin contre le VIH et ici adaptée au SARS-Cov-2. «
Ce sont des liposomes synthétiques recouverts de la protéine Spike du virus (qui lui permet de pénétrer dans les cellules humaines). Ces structures que nous avons testées en études précliniques, ressemblent par leur taille et leur configuration de surface à des particules virales », précise Frédéric Martinon, chercheur à Idmit. Une autre approche, développée dans le cadre d’une collaboration entre Idmit et le Vaccine Research Institute (Inserm, université Paris-Est Créteil), consiste à fusionner une protéine du virus avec un anticorps monoclonal ciblant des cellules immunitaires majeures, dites dendritiques, faisant ainsi d’une pierre deux coups : l’anticorps, en se fixant sur les cellules dendritiques, délivre la protéine virale exactement au bon endroit, là où commence la réponse immunitaire. «
Nous avons aussi testé, en collaboration avec l’université d’Amsterdam, un assemblage entièrement constitué de protéines. Tel un Lego®, il comprend 20 protéines Spike associées à 12 autres protéines (des pentamères de ferritine au préalable testées pour leur innocuité), l’ensemble atteignant environ la taille d’un petit virus. » Comme le pressentaient les chercheurs, toutes ces stratégies basées sur la présentation de protéines virales ont obtenu d’excellents résultats précliniques, avec une forte production d’anticorps neutralisants, protecteurs contre l’infection, ouvrant la voie au lancement d’essais cliniques.