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L’abominable mystère de l’origine des fleurs

Une enquête haletante au cœur d’un laboratoire où les chercheurs s’affairent afin de remonter à l’apparition de la première fleur.
Publié le 12 juin 2019

« Le Livre »

« J’essaie de comprendre pourquoi les plantes fleurissent. » Cette phrase, déposée au milieu de ce livre original, aurait très bien pu l’ouvrir. Elle résume en effet très bien la double intention de cet ouvrage. Etre à la fois une œuvre de vulgarisation sur un sujet de recherche assez pointu, bien que facile à exposer. Et aussi constituer un récit qui fait pénétrer le lecteur dans le laboratoire et dans une aventure humaine passionnante, habitée de forts caractères. François Parcy, l’auteur, chercheur au CNRS, est acteur lui-même de cette histoire et a embarqué son fils, étudiant en architecture, pour croquer quelques-uns de ses collègues.

Comme il le rappelle, la nature n’avait pas besoin des fleurs puisque, pendant des millions d’années, la végétation a été abondante sur Terre : des mousses, des fougères puis les gymnospermes, qui se reproduisent par des graines et dont les descendants les plus connus sont les conifères ou le ginkgo. Mais il y a 150 millions d’années environ, l’évolution s’est poursuivie, donnant naissance aux espèces dites « angiospermes » et leurs belles fleurs, si indispensables à notre alimentation. Alors pourquoi ? Darwin reformulait la question en disant qu’elle était un « abominable mystère ». Si, depuis près de cent cinquante ans, ce constat reste toujours globalement juste, d’impressionnants progrès ont cependant été réalisés.

Guéguerre entre plantes modèles

Après un indispensable passage sur la couleur des fleurs, un chapitre décrit le ballet complexe de trois gènes nécessaires à la croissance des sépales, pétales ou étamines et carpelles (les organes sexuels). Le lecteur, tout en étant plongé dans la compétition que se livrent deux laboratoires, se familiarise aussi avec les méthodes de la génétique, consistant à produire des mutants, plus étonnants les uns que les autres, afin d’identifier les divers acteurs. Accessoirement, c’est aussi une guéguerre entre plantes modèles, l’arabette et la gueule-de-loup, qui se joue.


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