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Soutenance de thèse

Effets toxiques des encres de tatouage sur la peau

Mardi 10 décembre 2024 à 14:00,​ Salle 445, bâtiment 10.05, CEA Grenoble
Publié le 10 décembre 2024
Lise Aubry​
​Laboratoire Systèmes Moléculaires et nanoMatériaux pour l'Énergie et la Santé (SyMMES), Institut de Recherche Interdisciplinaire de Grenoble ​​
Les pigments colorés utilisés dans le tatouage sont aujourd’hui essentiellement de nature organique. Maintenus dans le derme, ils sont susceptibles de subir plusieurs phénomènes à l’origine de leur dégradation. C’est le cas de l’exposition solaire. Un autre processus est la dégradation par le milieu des lysosomes et des phagosomes présents dans les macrophages dermiques, cellules dans lesquelles sont stockées les pigments sur le long terme. Ces phénomènes de dégradation pourraient générer des produits solubles. Ces derniers seraient donc potentiellement capables de migrer vers la couche supérieure du derme, l’épiderme composé majoritairement de kératinocytes. Dans plusieurs articles, il est évoqué une suspicion de lien entre le tatouage et des cancers cutanés. De plus, des allergies et des phénomènes de photosensibilisation ont aussi été relevés dans la bibliographie.
Afin d’apporter des informations sur le vieillissement des pigments et ses risques pour la peau, nous avons étudié la dégradation de trois pigments de classes chimiques différentes (Pigment orange 13, Po13 ; Pigment red 122, Pr122 et Pigment red 254, Pr254) par l’exposition solaire et l’environnement phagolysosomal des macrophages. Après avoir mis en place des méthodes de vieillissement, nous avons étudié par plusieurs techniques leurs effets sur les pigments. Nous avons montré que l’exposition solaire simulée induisait une réduction de la taille des particules de Po13. De plus, nous avons retrouvé des produits de dégradation solubles pour les trois pigments. Le vieillissement par un milieu simulant l’environnement phagolysosomal des macrophages a annulé le potentiel zêta des particules. Cela suggère un effet « protein corona » permis par les immunoglobulines du milieu. Nous avons investigué si le vieillissement des pigments avait un impact sur leur toxicité pour l’épiderme en utilisant un modèle de kératinocytes, les cellules HaCaT. Nous avons observé que Po13 vieilli par l’exposition solaire simulée était plus toxique contrairement aux deux autres pigments étudiés. A l’inverse, après vieillissement par le milieu phagolysosomal simulé, Po13 et Pr122 étaient beaucoup moins toxiques et Pr254 légèrement moins. Un photoproduit de Po13 a également été identifié et des études toxicologiques ont révélé son pouvoir cytotoxique et sa capacité à induire la production d’espèces réactives de l’oxygène. Il semble qu’il ait aussi un effet inducteur sur l’expression protéique de certains cytochromes P450 monooxygénases. ​ ​

L’accès à la salle 445 nécessite un avis de rendez-vous. ​
Contact Thierry Douki​

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