Le PEPR-SPIN regroupant plus de 40 laboratoires, dont le laboratoire Spintec à l'Irig, SPEC et le CEA-Leti projet piloté par le CNRS et le CEA (directeurs de programme Vincent Cros et Lucian Prejbeanu) avec 3 université partenaires (Université Grenoble Alpes, Université Paris-Saclay et Université de Lorraine) est retenu et sera financé à travers le programme PEPR à hauteur de 38,13 millions d'euros. Cette vaste initiative vise à stimuler la communauté française pionnière de la spintronique (Spintec, UMR_CNRS Thales, Institut Jean Lamour (IJL)...), de renommée internationale, ayant réalisé des avancées majeures et fondamentales dans ce domaine en plein développement. En effet, il a construit un écosystème florissant, qui a donné naissance à de nombreuses start-up qui se sont appuyées sur diverses avancées de la spintronique, de l'ingénierie des matériaux à l'instrumentation de pointe.
Les projections montrent qu’en 2030, le « monde numérique » sera responsable de 20 à 30 % de la consommation d’électricité mondiale ! Le nécessaire changement de paradigme, impose de revoir nos priorités pour viser de véritables ruptures conceptuelles, et devra positionner la frugalité comme un critère de performance essentiel à atteindre, au même titre que la puissance de calcul, la rapidité, la miniaturisation ou le coût... C’est là où la spintronique, intrinsèquement plus « riche » que l’électronique classique qui ne considère que la charge de l’électron et non pas son spin pour créer de nouvelles fonctionnalités, apparaît comme une solution incontournable. Après avoir « révolutionné » le domaine du stockage de données et des capteurs, ce domaine offre aujourd’hui de multiples perspectives pour le développement de nouveaux dispositifs à la fois performants et peu gourmands en énergie, mais aussi reconfigurables. Les systèmes hybrides spintronique-CMOS ou les capteurs spintroniques apportent déjà de nouvelles opportunités dans des domaines stratégiques comme la 5 G, l’Internet des Objets (IoT), l’Intelligence Artificielle ou encore le cloud et le verdissement numérique. Un second cycle vertueux s’ouvre actuellement en spintronique avec l’émergence d’innovations prometteuses issues de nouvelles ruptures scientifiques. Celles-ci conserveront les caractéristiques uniques de la spintronique en terme d’efficacité énergétique, de non-volatilité, de résistance aux radiations et d’intégrabilité tout en offrant de nouvelles fonctionnalités aux interfaces avec d'autres champs de la physique et de l’ingénierie.
Le programme SPIN -
Innovations spintroniques pour un numérique frugal, agile et durable - vise à accompagner ce nouveau cycle d’innovations à travers des thèmes émergents en spin-orbitronique, magnonique ou encore issus de matériaux multifonctionnels. Dans le contexte d’un retour à la maîtrise de la dépendance technologique appelée de ses vœux par la France et l’UE, la spintronique a la capacité de générer de la propriété intellectuelle et d’accompagner le renouveau industriel sur de nombreuses thématiques d’intérêt sociétal majeur. Ce domaine émergent propose des perspectives entièrement nouvelles dans les domaines du calcul, de l’IoT, des télécommunications, de la logique reprogrammable répondant potentiellement à des enjeux forts de souveraineté en technologie de l’information, de la sécurité, de l’énergie et de la santé ou bien les marchés tels que la défense, le nucléaire et l’aérospatial grâce à l’insensibilité des dispositifs spintroniques aux radiations ionisantes. Pionnières dans cette thématique, des équipes françaises ont obtenu des avancées fondamentales majeures, qui ont été rendues possibles par un écosystème riche et reconnu internationalement. Ce programme vise à soutenir des projets collaboratifs phares et des appels à projets spécifiques ouverts, à renforcer des plateformes spintroniques existantes, à attirer des talents par le financement de chaires, à favoriser les synergies européennes ou encore à étoffer le volet formation pour préparer aux métiers de demain en spintronique et dans les technologies attenantes.