Les discussions ont montré comment la production de combustible et de produits chimiques par photosynthèse artificielle à partir de l'énergie solaire pouvait contribuer à la stabilisation du climat par une réduction des émissions de CO2. Une feuille de route ambitieuse mais réaliste a été élaborée, qui relie les actions de la recherche et de l'innovation avec la politique industrielle et la participation effective de l'ensemble des parties engagées. Cette action est le premier grand événement du projet SUNRISE devenu en mars 2019 une "action de coordination et de soutien (CSA)".
Vision et gouvernance de l'action SUNRISE
Au cours de la première journée, les intervenants ont exposé les dernières avancées de leurs recherches et leur intégration dans la vision de SUNRISE pour un avenir énergétique propre. Jens Nørskov ou Marcella Bonchio ont souligné l’importance d’une collaboration étroite entre l’industrie et le monde de la recherche, ainsi que la nécessité d’un soutien financier au niveau européen. "C’est un moment charnière pour l’Europe, nous devons convaincre nos responsables politiques que l’Europe doit ouvrir la voie du secteur des énergies renouvelables", a ainsi déclaré Jens Nørskov, professeur à la "Technical University" du Danemark.
La Commission européenne, les États membres, des représentants de l'industrie et des organismes de financement ont pris part à la réunion au cours d'un débat d'experts. La discussion a porté sur les étapes de gouvernance et de financement de ce type d'initiatives de recherche à grande échelle, dans le cadre du prochain programme-cadre Horizon Europe. "En plus des recherches, il est important que l'objectif fasse rêver. Une stratégie de communication et de marketing est essentielle pour obtenir une bonne visibilité auprès des pouvoirs publics et des décideurs et ainsi augmenter les chances d'obtenir le soutien financier espéré", explique Jean-François Buggenhout, responsable de l'unité Flagship à la DG Connect (Directorate‐General for Communications Networks, Content and Technology).
Vers une feuille de route concrète
Les conférenciers invités, tels Jean-Pascal van Ypersele, de l'UC Louvain et ancien vice- président du GIEC, et Daniel Nocera, Prof. de l'Université de Harvard, étaient notamment présents le deuxième jour. Le chercheur belge a souligné la nécessité de passer à une économie avec une émission nette nulle, grâce au stockage de CO2. De son côté le chercheur américain a présenté un exposé sur les carburants neutres en carbone et les engrais renouvelables : "Dans les pays industrialisés l'infrastructure de distribution énergétique existe, et la production d'énergies renouvelables peut s’y raccorder. A l'opposé dans les pays en développement, des appareils autonomes et dispersés seront plus efficaces", souligne Daniel Nocera.
Les discussions ont été suivies d'un atelier sur l'innovation et de trois séances de cartographie parallèles, au cours desquelles les participants ont été mis au défi de créer collectivement une feuille de route scientifique et technologique complète pour une économie neutre climatiquement. L'échange direct avec les parties prenantes était au centre de l'activité de cartographie. Les discussions en cours doivent permettre à l’initiative européenne d’adopter un premier projet de feuille de route dynamique d’ici fin août 2019. Avec ce document, les porteurs de l'action SUNRISE pourront veiller à ce que l’UE puisse continuer à être une autorité forte dans le secteur des énergies renouvelables.
Stockage d'énergie et réduction de l'usage des produits carbonés
Le 20 juin, les acteurs de l'action SUNRISE ont participé à la Semaine européenne de l’énergie durable (EUSEW19) avec un stand et une session. Son coordinateur, Huub de Groot, était présent à la réunion-débat intitulée "Stocker l’énergie pour stimuler la décarbonisation et la compétitivité de l’UE", aux côtés des représentants des initiatives de recherche européennes "Battery2030 +" et "Energy-X".
« Nous ne sommes pas encore viable économiquement pour la conversion de l'énergie solaire en carburant, mais le potentiel du marché est là, à l’échelle de plusieurs centaines de milliards d'euros par an. Nous devons collaborer pour que les recherches fondamentale, appliquée et industrielle fassent équipe et soit présentes à temps, en proposant des procédés de fabrication de carburants et produits chimiques solaires, pour une économie circulaire à émissions nulles, voire négatives », a conclu Huub de Groot.