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Que reste-t-il des mammifères sauvages ?


​Des chercheurs du LSCE (CEA-CNRS-UVSQ) et leurs partenaires ont développé un modèle de population de mammifères herbivores sauvages qu'ils peuvent désormais intégrer à un modèle climatique global.
Publié le 21 février 2024

Par leurs interactions avec la biosphère, les mammifères herbivores sauvages pourraient influencer le climat. Mais il est difficile d'estimer leur importance sans modèle permettant d'estimer leurs populations et de simuler leur rôle écologique.

C'est pourquoi deux climatologues du LSCE au sein d'une collaboration ont développé un modèle numérique de populations de mammifères, qu'ils ont complété par des données empiriques.

Ils ont ainsi pu estimer la biomasse globale des mammifères herbivores sauvages :

  • 330 mégatonnes (Mt) avant l'avènement de la révolution industrielle ;
  • 180 Mt aujourd'hui, alors que les activités humaines ont provoqué le déclin de nombreuses populations.

Un déclin différencié suivant la taille des espèces

D'après leur modèle, la perte d'habitat des espèces a réduit la biomasse des grands herbivores de 60 % et celle des petits de 30 %.

La répartition entre grands et petits animaux s'est de ce fait inversée, les petits herbivores devenant plus abondants que les grands.

  • La biomasse des grands herbivores (de masse supérieure à 10 kg) a diminué de plus de moitié, en passant de 193 Mt à 82 Mt.
  • Celle des petits a décru moins vite, de 138 Mt à 98 Mt.

En dehors de l'Afrique et des tropiques, le déclin des grands mammifères est marqué dans les zones dominées aujourd'hui par l'être humain, ce qui rend problématique la reconstitution des grandes espèces dans ces régions, faute d'espace.

Selon Fabio Berzaghi, qui a dirigé le projet au LSCE et travaille désormais à World Maritime University (Suède), « ces estimations de la biomasse des herbivores fournissent un repère quantitatif pour fixer des objectifs de conservation et de rewilding (ré-ensauvagement) à de grandes échelles spatiales. De plus, elles sont moins défavorables que celles publiées auparavant. Elles nous obligent à accorder davantage d'attention aux petites espèces, négligées jusqu'à présent, qui peuvent contribuer à maintenir la vitalité de l'écosystème terrestre. Et puis, ce nouveau modèle numérique va nous aider à prendre en compte le rôle des mammifères dans les modèles climatiques globaux. »

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