Ce nouveau contrat prend la suite du contrat stratégique
précédemment signé le 28 janvier 2019 et
actualisé le 15 avril 2021, qui arrive à son terme à la fin de cette année.
Construit à partir du retour d’expérience lié au premier accord 2019-2021, il reste dans la logique et la continuité de son prédécesseur. Le précédent contrat avait en effet contribué à l’élaboration du plan
France relance , dont 30 % (soit 30 milliards d’euros) seront attribués à la décarbonation de l’industrie, à l’efficacité bas carbone, aux énergies renouvelables. Des thématiques qui se retrouvent dans les quatre axes de ce nouveau contrat : développer une offre d’énergie renouvelable et décarbonée compétitive, optimiser l’efficacité énergétique et l’usage des énergies, engager une reconquête industrielle stratégique et fédérer la filière autour de dynamiques transverses et d’accompagnement du changement. La crise sanitaire a par ailleurs renforcé cette inflexion, accentuant la prise de conscience des limites de nos modèles de production et de consommation actuels, et du besoin de mise en place de nouveaux modèles plus résilients.
A gauche, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique. A droite, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargée de l'industrie. © Gezelin GREE – ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance
Comment le CEA est-il impliqué dans ce nouveau contrat ?
Ce contrat est le fruit de l’implication de tous, en particulier des chercheurs du CEA dont l’excellence est reconnue dans la R&D des énergies bas carbone, au service de la convergence entre le nucléaire et les énergies renouvelables. C’est l’occasion pour le CEA de réaffirmer son engagement dans les domaines de l’hydrogène, des batteries et de la production solaire photovoltaïque avec un objectif fort d’accompagnement de la réindustrialisation en France. En outre, le succès de la filière des énergies renouvelables passera par la maîtrise des réseaux, à différentes échelles. C’est pourquoi le CEA travaille sur la gestion des réseaux intelligents décentralisés, et développe actuellement des projets de plateformes locales, à Chambéry et à Cadarache. Par ailleurs, le CEA est acteur du développement des énergies renouvelables et de la décarbonation de nos usages au travers de recherches sur les carburants de synthèse, les e-fuels. »
Stéphane Sarrade, directeur des programmes énergies au CEA
Grâce à ses actions de R&D, le CEA est partie prenante de différents projets dans chacun de ces axes :
Axe 1 : développer une offre d’énergie renouvelable et décarbonée
Le CEA participe au développement d’une industrie européenne de
l’hydrogène renouvelable/bas carbone, prévue dans cet axe, grâce à la massification de la demande des technologies plus matures autour des projets industriels et énergétiques de grande envergure, en s’appuyant sur différents acteurs industriels et énergétiques (chimie, sidérurgie, agroalimentaire, agriculture, construction, etc.) .
Le CEA est également impliqué dans le développement, à l’horizon 2030, d’au moins deux projets de taille industrielle de captage, stockage et valorisation du CO2. Ces projets auront une capacité comprise entre 1 et 5 millions de tonnes par an.
Enfin, le CEA participe au projet de décarbonation de l’industrie française, en permettant l’émergence d’une dizaine de « locomotives » françaises offrant des solutions de décarbonation des outils comme des procédés. Le contrat prévoit pour cela la mise en place d’une plateforme de mise en relation de l’offre et de la demande, et d’accompagnement des projets de décarbonation et d’efficacité énergétique de l’industrie.
Axe 2 : optimiser l’efficacité énergétique et l’usage des énergies
Le CEA est pilote du projet visant à matérialiser le potentiel industriel de l’intégration sectorielle de l’énergie et accélérer la décarbonation de l’économie européenne à un coût optimisé. Cela passera par exemple par le développement et le déploiement d’équipements permettant le couplage de plusieurs réseaux énergétiques (électrique, gaz, chaleur).
Axe 3 : engager une reconquête industrielle stratégique
Le CEA va contribuer à faire émerger des champions industriels innovants dans le domaine du solaire photovoltaïque, à travers le lancement de projets d’industrialisation sur les grandes étapes de la chaîne de valeur, des
wafers à l’assemblage des modules photovoltaïques, en passant par les cellules photovoltaïques.
Le CEA est par ailleurs co-pilote du projet ayant pour but de faire émerger sur le marché international des batteries, d’ici à 5 ans, une offre industrielle compétitive implantée en France, en s’appuyant sur l’Alliance européenne des batteries qui rassemble plusieurs géants du secteur. L’objectif : monter au moins
deux gigafactories sur le territoire dédiées aux batteries. Ce projet mobilisera l’ensemble des acteurs afin de créer une industrie compétitive mais aussi respectueuse des enjeux environnementaux et sociaux – à travers l’innovation, la formation, le recyclage et la sécurisation de l’approvisionnement.
Axe 4 : fédérer la filière autour de dynamiques transverses et d’accompagnement du changement
Le CEA est pilote de deux projets de cet axe :
- Le projet Cybersécurité, qui ambitionne de renforcer la résilience de la filière des nouveaux systèmes énergétiques (NSE) face aux cybermenaces et de devenir une référence européenne. Son objectif 2021-2023 est d’établir une feuille de route technologique partagée ;
- Le projet dédié à l’intensification des partenariats entre la recherche et l’industrie, afin de stimuler l’innovation et la compétitivité. Le CEA sera à la manœuvre pour estimer les moyens humains et financiers visant à développer les expertises en adéquation avec l’accélération de la transition énergétique.