Les
organoïdes se révèlent être remarquablement utiles pour évaluer l’efficacité thérapeutiques de médicaments ou de nouvelles molécules. Toutefois, ils doivent être vascularisés
in vitro pour favoriser les échanges et le transport de nutriments et d’oxygène, sinon leur maturation et leur croissance sont altérées.
Les chercheurs de l’Irig et du Léti sont parvenus à vasculariser des organoïdes in vitro dans une puce microfluidique, avec des vitesses et des débits de flux similaires au flux sanguin qui assurait la vascularisation
in vivo. L’idée novatrice des chercheurs consiste à développer au sein de la puce un réseau vasculaire auto-organisé, pour ensuite introduire un organoïde avec ses cellules endothéliales propres qui se connecteront au réseau existant ; l’ensemble est capable de mimer le système sanguin en perfusant l’organoïde
in vitro.
De plus, l’architecture innovante de la puce microfluidique permet un ancrage des organoïdes : au lieu de déposer aléatoirement l’organoïde sur la puce, celui-ci est fixé dans une même alvéole pour observer précisément son évolution ainsi que ses échanges avec le réseau endothélial. Ainsi, non seulement les organoïdes sont fixés avec un taux de succès de 95%, mais ils le sont aussi de manière sélective en jouant sur la taille des alvéoles pour pallier la grande variabilité des agrégats cellulaires 3D (cf.
images B-E).
Images : (B) émuler la vascularisation ; (C) canal microfluidique ; (D) image par fluorescence du réseau vascularisé ; (E) schéma d'implantation localisée dans la puce microfluidique. Credit CEA
Pour la première fois au monde, grâce à la vascularisation
in vitro des organoïdes dans une puce microfluidique, et en les maintenant en culture pendant 30 jours, les chercheurs ont observé une amélioration significative de leur croissance, de leur maturation, et de leurs fonctions physiologiques, pratiquement équivalentes à celles observés après xénogreffe chez la souris. Cette technologie présente une avancée significative et constitue une alternative à l’expérimentation animale.
Un
organoïde est un assemblage de cellules auto-organisées en 3D capables de mimer partiellement différentes caractéristiques physiologiques d’un organe ou d’un tissu. Le suffixe « oïde » signifie « qui ressemble à ». Un organoïde est un modèle humain
in vitro, et ce n’est donc pas un mini-organe.