Faire émerger des technologies de rupture
Le PEPR IA est co-piloté par le CEA, le CNRS et Inria, en liaison étroite avec la communauté nationale de recherche publique et privée et l'ANR qui en sera l'opérateur. Il a pour objectifs de renforcer l’écosystème français de recherche et d’innovation pour lever les verrous du déploiement de l’IA et de faire émerger des technologies de rupture pour contribuer à positionner la France et l’Europe comme leaders sur des thématiques stratégiques.
Ce programme de recherche, partie intégrante de la stratégie nationale pour l’IA, visera notamment à lever les verrous scientifiques liés aux piliers technologiques de l'IA frugale et de l’IA embarquée, de l'IA de confiance et de l’IA distribuée, de la recherche fondamentale jusqu'aux preuves de concept. En privilégiant ces pistes de développement technologique, les trois copilotes s’ancrent non seulement au plus près des priorités de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, mais aussi dans les enjeux d’industrialisation rencontrés par les acteurs économiques, de la start-up au grand groupe.
Neuf projets répartis autour de trois thématiques stratégiques
Ce sont donc trois grandes thématiques de recherche, correspondant à des problématiques centrales autour de l’IA et de la souveraineté, qui structurent ce programme :
- La recherche sur l’IA frugale et l’IA embarquée a pour ambition d’identifier les architectures logicielles, les méthodologies d’apprentissage frugal d’entraînement sur des bases de données maîtrisées et l’optimisation avancée des applications pour rationaliser au maximum la consommation énergétique des systèmes d’IA à base d’apprentissage machine. Des travaux sur les architectures matérielles vont permettre d’identifier des nouveaux paradigmes d’embarquabilité et d’intégrer finement les contraintes liées à l’embarqué, en soutien du développement de composants matériels optimisés et adaptés aux applications émergentes.
- La recherche engagée sur l’IA de confiance et distribuée va faire avancer l’état de l’art scientifique sur les enjeux de robustesse, de confidentialité, de sécurité des systèmes, y compris distribués, afin de proposer des méthodologies de fiabilisation, d’évaluation et de qualification de ces systèmes au regard des exigences de confiance de réglementation.
- Enfin, les axes de recherche sur les fondements mathématiques de l’intelligence artificielle vont stimuler l’écosystème national de recherche en sciences mathématiques vers la construction et l’analyse des fondements des systèmes d’IA.
Au sein de ces trois grandes thématiques, neuf projets ont été définis en concertation avec un comité d’experts en IA et en bénéficiant des contributions de l’ensemble de la communauté. Les propositions reçues dans cette démarche ouverte se distinguent par des projets transverses avec une multidisciplinarité importante. Ces projets regroupent plus de 50 équipes françaises, du meilleur niveau pour chaque thématique, et réparties sur l’ensemble du territoire, à même d‘impulser une dynamique nationale aux travaux favorisés par le PEPR.
Faciliter l’interdisciplinarité et l’attractivité
Le PEPR IA s’est de plus donné pour objectif de relever trois importants défis.
- Réunir les communautés et favoriser l'interdisciplinarité pour faciliter la collaboration entre les différents acteurs du secteur et développer l'impact des résultats de la recherche réalisée.
- Attirer les talents, notamment en s’appuyant sur Choose France pour encourager l’installation des titulaires de chaires en France.
- Identifier sur toute la durée des projets des axes de recherche qui pourront faire l’objet de transfert industriel par la création de services technologiques innovants, afin de créer des passerelles entre la recherche publique et l’innovation, en interaction forte avec les dispositifs existants avec une attention particulière vers les start-up et les PMEs.
Une stratégie nationale pour accroître la souveraineté de la France et de l’Europe en matière d’IA
Le 8 novembre 2021, le Gouvernement lançait la deuxième phase de la stratégie nationale pour l’IA, avec pour objectif d'accroître la souveraineté de la France et de l'Europe en accompagnant les filières industrielles dans l'intégration de logiciels et composants de nouvelle génération à hauteur de 2,2 Mds de financements dont 1,5 Md d’investissements publics. Cette deuxième phase de la stratégie nationale est résolument orientée sur l’industrialisation de l’IA et sa diffusion auprès des acteurs économiques et des administrations. Ses orientations stratégiques portent sur la formation à l’IA ; le développement d’une offre de technologies Deep Tech sur l’IA embarquée, l’IA de confiance, l’IA frugale et l’IA générative ; et le rapprochement de l’offre et de la demande de solutions d’IA.
Cette stratégie nationale pour l'IA s'inscrit dans la stratégie européenne et en complémentarité avec celle-ci selon plusieurs priorités :
- Développer des solutions innovantes et souveraines ;
- Renforcer les liens et synergies entre les acteurs de la filière
- Former plus de jeunes et de professionnels aux métiers de l'IA
- Attirer de nouveaux talents
Le lancement de ce nouveau PEPR Intelligence artificielle constitue une étape importante du déploiement de la Stratégie Nationale lancée par le gouvernement en 2018. Il cible des enjeux essentiels du développement des IA, en se focalisant sur des thématiques scientifiques et techniques prioritaires pour répondre aux exigences de confiance et de frugalité associées à ces technologies ainsi que sur l’IA embarqué dont les perspectives sont majeures. Face à la compétition internationale, la mutualisation et l‘alignement de nos efforts sont incontournables. Ce PEPR y contribue en donnant un nouvel élan à la structuration de la communauté de la recherche, en mobilisant les meilleures expertises et compétences françaises autour d’ objectifs partagés : garder la maîtrise des IA qui modèleront notre monde, mettre notre tissu économique et industriel en capacité de tirer tout le parti du développement fulgurant de leurs usages et préserver notre autonomie stratégique ». François Jacq, administrateur général du CEA