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Couplage de techniques pour diagnostic d’une maladie héréditaire


​Une étude du CEA-Joliot et de l'hôpital Louis Mourier montre l'intérêt de coupler la chromatographie liquide à la spectrométrie de masse pour diagnostiquer et suivre les porphyries hépatiques aigües. Leur approche offre un gain de temps par rapport aux techniques chronophages pratiquées aujourd'hui en laboratoire clinique.​

Publié le 17 mai 2024

​Les porphyries sont des maladies métaboliques héréditaires, causées par la défaillance d'une enzyme participant à la synthèse d'une des composantes de l'hémoglobine, l'hème. Il en résulte la présence, dans l'organisme, de quantités massives de porphyrines, molécules précurseures de l'hème.

L'une de ces pathologies, la porphyrie hépatique aiguë, peut induire des crises neuroviscérales. Le diagnostic et le suivi sont effectués en dosant dans les urines deux composés intermédiaires de la biosynthèse des porphyrines : ALA (acide delta-aminolévulinique) et PBG (porphobilinogène). Or ces dosages, réalisés par chromatographie échangeuse d'ions manuelle, nécessitent beaucoup de temps et de personnel et ne sont praticables que sur l'urine.

Des tests plus rapides dans l'urine… et dans le sang

En s'appuyant sur leur expertise en spectrométrie de masse, des chercheurs du CEA-Joliot ont mis en œuvre une approche la couplant à la chromatographie liquide (LC-MS) pour doser les deux composés. Et cela, dans 2260 échantillons d'urine et également 309 échantillons de sang, collectés pendant deux années par un laboratoire d'analyses médicales. Ils ont comparé les résultats obtenus sur les échantillons d'urine avec ceux fournis par chromatographie échangeuse d'ions et ils ont mesuré les teneurs en ALA et PBG des échantillons sanguins chez des sujets sains et chez des malades symptomatiques et asymptomatiques.

  • Les deux méthodes appliquées aux échantillons d'urine ont conduit à des décisions cliniques identiques.
  • Chez deux tiers des porteurs asymptomatiques de la maladie, une concentration accrue de PBG a été relevée dans l'urine grâce à LC-MS.  
  • Les concentrations urinaires et plasmatiques d'ALA et PBG sont bien corrélées, sauf chez les patients souffrant d'une maladie rénale.

Utilisée en routine pour le diagnostic et le suivi des porphyries hépatiques aiguës, la méthode de chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse permettrait de détecter davantage de porteurs asymptomatiques. En particulier, l'analyse sanguine devrait être privilégiée pour les patients souffrant d'une maladie rénale, car les mesures urinaires sous-estiment l'augmentation des taux des deux biomarqueurs ALA et PBG.


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